samedi 3 janvier 2009

Metallica ~ ...And Justice For All

Informations Générales
-Artiste: Metallica
-Album: ...And Justice For All
-Genre: Heavy Metal
-Sortie: 25 Août 1988
-Replica Vynil japonaise: 1998
-Label: Elektra / Vertigo
-Tracklist:
1. Blackened _ 6:40
2. ...And Justice For All _ 9:44
3. Eye Of The Beholder _ 6:25
4. One _ 7:24
5. The Shortest Straw _ 6:35
6. Harvester Of Sorrow _ 5:42
7. The Frayed Ends Of Sanity _ 7:40
8. To Live Is To Die _ 9:48
9. Dyers Eve _ 5:12
Piste bonus pour la version japonaise
10. The Prince _ 4:25
-Total: 63 minutes (67 pour la version japonaise)


Contexte:
Metallica, membre du Big Four Of Thrash, originaires de San Francisco (ville mythique d'où viennent beaucoup de groupes de métal), n'a connu alors que le succès avec ses trois premières tentatives (Kill 'em All en 83, Ride The Lightning en 84, Master Of Puppets en 86), les Four Horsemen remettent le couvert.
Nous sommes en 1988, après avoir perdu leur bassiste dans un accident deux ans plutôt (le légendaire Cliff Burton) et ayant plusieurs fois songé à arrêter le groupe c'est sur les encouragements des parents de leur ami et défunt bassiste, que Metallica repart une fois de plus sur les chemins des studios, cette fois accompagné de sang frais mais s'étant déjà accomodé avec le gaillard sur l'EP Garage Days re-visited sortit l'année précédente (1987 donc).
C'est donc avec James Hetfield à la guitare et au chant, Lars Ulrich à la batterie, Kirk Hammett à la lead guitare et Jason Newsted à la basse (même ordre que sur la photo ci-dessous) que le groupe enregistrera cet album entre Janvier et Mai 1988.

Analyse:
Si ...And Justice For All est un très bon album qui se détache de ce qu'avait pu offrir les Mets, c'est peut être le moins apprécié ou reconnu des fans. Se détachant de leur thrash old school d'un Ride The Lightning (moins présent sur un Master Of Puppets cependant), ils nous offrent ici une belle brochette de titres à tendance Heavy. Ouvrant sur un Blackened tout timide les premières secondes voir hésitant, mais qui se révèle être un condensé de haine et de rage avec un tempo rapide terriblement efficace! Première chose qui frappe, lors de l'écoute de cet album (pour quelqu'un qui connaît les vieux Metallica bien entendu) le son de celui-ci. Terriblement étouffé, sec et lourd(et mal balancé au niveau de la batterie -très présente- et de la basse -que l'on entend qu'une ou deux fois sur cet album). Seconde piste, éponyme au titre de l'album. Démarrant sur une intro très calme, cette chanson longue de 9 minutes nous dévoile un Metallica engagé qui dénonce le système jurdicier américain à travers de nombreux breaks et sa composition sinueuse. Cette piste bien que très différente de ce que l'on avait pu connaître constitue un aboutissement que certains qualifieront de long et pénible mais que j'aime beaucoup pour sa sinuosité. Vient ensuite Eye Of The Beholder, plutôt calme, que je n'ai pas apprécié plus que ça. Puis quatrième étape de cet album. des bruits mitraillettes et de guerre retentissent, une intro hésitante en son clair, aucun doute One. La semi-ballade adorée des fans traitant les horreurs de la guerre au solo résolument très bon. Rebondissement sur un The Shortest Straw énergique et son riff criard, Harverster Of Sorrow son tempo lent et la voix de Hetfield plus hargneuse que jamais, The Frayed Ends Of Sanity mix entre les deux pistes précédentes puis l'instrumental auquel Metallica nous avait habitué à chacun de ses albums (Anesthesia sur Kill 'em All, The Call Of Ktulu sur Ride The Lightning et Orion sur Master Of Puppets) qui répond au doux nom de To Live Is To Die. Déversant toute la complexité d'un Metallica tiraillé, ultime composition du défunt Cliff Burton où James lit un de ses poèmes pendant une interlude. Le tout ouvert et fermé par une guitare acoustique d'un rare raffinement. Se finit alors l'album sur un Dyers Eve traitant de l'adolescence et allant à fond les bananes frisant le thrash, histoire de finir le tout en beauté!
The Prince, titre bonus de la version japonaise en vaut amplement le détour (de là à dépenser 10€ de plus pour l'avoir... Réflechissez-y) avec une rythmique à la Dyers Eve et des solos détonnants de fous furieux donnant un peu de joie et d'entrain dans cet album affecté par la pénible perte de Cliff Burton.

Pochette, disque et livret:
A noter tout d'abord que la version qui est entre mes mimines est la version Japonaise (replique du vinyl) avec le fameux titre bonus. Ce qui change pour cette version c'est bien entendu la pochette, le livret, le disque ainsi que l'intérieur de la pochette (en carton solide de bonne facture). La couverture (plus grande d'un centimètre pour la version japonaise, reprenant le format vinyl pour une image de meilleure qualité) est une statue de Justitia (déesse romaine de la justice) de marbre qui est fort mal-menée (on tente de la faire tomber avec des cordes, elle est fissurée, son sein dépassant et sa toge qui tombe évoquent son viol, son bandeau sur les yeux son aveuglement, son poignet lié son incapacité d'agir et la balance qu'elle brandit, remplie d'argent sa corruption). Par cette couverture, Metallica a tenté de resumer la justice américaine, corrompue par les plus riches, aveugle et dans l'incapacité d'agir. Cette pochette comme le contenu audio est très explicite et engagé et Dieu qu'elle est belle!
L'arrière est différent de la version originale (visible sur ce lien) par la disposition des titres et le rajouts de photos des quatres membres (appréciable), le titre de l'album et le code barre ont disparu et les crédits se sont aminçis mais le fond reste le même.
Changement de la replique quant au vinyl, l'intérieur a été inversé (paroles à gauche, photo et crédits à droite alors que c'est l'inverse sur la version vinyl il me semble). L'intérieur reste cependant le même: les paroles sont illustrées par un joli dessin de Pushead montrant les quatres visages des Mets dans un marteau de juge(visible sur ce lien) et de l'autre côté une belle photo nous présente nos horsemens vétus de noir avec des lunettes encadrés par les crédits de l'album.
Le livret, pour un non japanisant n'a que d'utilité que les paroles traduites de The Prince (le titre bonus de cette version) puisque les seizes pages du livret sont toutes en japonais et sans aucune illustration (l'horreur!). Le disque quant a lui est très élégant, dans un film plastique, il est traversé par des fils de barbelé avec un logo de Metallica en orange, le tout sur fond noir.
En somme, cette édition japonaise, outre son prix élevé ne fait office que d'album collector.

Verdict et note:
Répétons-le une fois de plus, album très différent de ce qu'avait pu offrir un Metallica (et de ce qu'il offrira par la suite), c'est sans aucun doute le plus difficile à aborder. Mené par la rage et la haine, les sentiments lourds et pénibles, c'est un véritable cri de douleur étouffé. Le son et l'ambiance nous compresse, nous oppresse. On se sent vraiment mal à l'aise à son écoute et c'est cette impression qui marquera et qui fera beaucoup moins vendre cet album par rapport à ses pairs (notamment à cause de son parti pris et de son son très spécial). Un Metallica qui se montre très complexe dans sa réflection et sa composition. Une bouffé d'air frais dans une discographie qui marquera la fin d'un Metallica "anti-commercial".
Une valeur sûre pour les oreilles averties!
7,5/10

Liens audio et commerciaux:
-Lien de One (live de 1989 à Seattle) sur Youtube
-Lien pour acheter l'album via Amazon

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