samedi 14 février 2009

Gorillaz ~ Demon Days

Informations générales:
-Artiste: Gorillaz
-Album: Demon Days
-Genre: Alternative
-Sortie: 24 Mai 2005
-Label: Virgin
-Tracklist:
1. Intro _ 1:05
2. Last Living Souls _ 3:12
3. Kids With Guns _ 3:48
4. O Green World _ 4:34
5. Dirty Harry _ 3:46
6. Feel Good Inc. _ 3:43
7. El Mañana _ 3:52
8. Every Planet We Reach Is Dead _ 4:55
9. November Has Come _ 2:43
10. All Alone _ 3:32
11. White Light _ 2:10
12. Dare _ 4:06
13. Fire Coming Out Of The Monkey's Head _ 3:18
14. Don't Get Lost In Heaven _ 2:02
15. Demon Days _ 4:29
-Total: 48 minutes
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Contexte:
Après un succès rapide et mérité en 2001 lors de la sortie de son premier album éponyme, Gorillaz, formation virtuelle du gentleman Damon Albarn (Blur, The Good The Bad & The Queen et compositeur de l'opéra rock Monkey: A Journey To The West) remet le couvert 4 ans plus tard avec cette galette intitulée Demon Days.
Album placé sous le jour de la recherche musicale et bénéficiant d'une variété assez impressionante! De l'ambiance lugubre de Last Living Souls aux rires de Feel Good Inc., du planant Don't Get Lost In Heaven à l'énergique Dare, cet album aura le mérite de ne pas être placé sous le signe de l'uniformité. Remportant un très grand succès dès sa sortie, l'album se voit être reconnu plusieurs fois disque de platine (récompense donnée lorsque qu'un disque franchît un certain seuil de vente différent selon le pays) et les singles qui en découleront graviront et trôneront la tête des charts dans plusieurs pays.
Analyse:
Démarrant sur un intro très sombre et quelques samples, la piste pose une ambiance morose présente dans tout l'album. Last Living Souls rentre en piste sur un boite à rythme et la voix d'Albarn sans espoir se questionnant sur ce que sont devenus les humains. Long crescendo qui aboutit à une interlude calme puis qui reprend le rythme initial. Kids With Guns (au nom très évocateur) fait preuve d'une grande simplicité dans la composition et reprend un crescendo tout comme la piste précédente. O Green Word hésite sur un pincement de corde de guitare qui tourne très vite à un matraquage rythmique répétitif ponctué par des samples et la voix d'Albarn quelque peu envoutante, le tout finissant chaotiquement et confusément. Dirty Harry sur une mélodie un peu asiatique démarre bon enfant accompagné du Chœur des Jeunes de San Fernandez entre coupé par un rap. Vient ensuite le premier single issus de ce magnifique album: Feel Good Inc. ouvert par un rire très reconnaissable, entrecoupé d'interludes calmes ou rappées par De La Soul (groupe de Jazz Rap américain).
El Mañana fait office de ballade reposante et calme tandis qu'Every Planet We Reach Is Dead au riff de guitare revenant à chaque couplet impose sur un rythme très calme des dérapages chaotiques. November Has Come seconde ballade à la différence que cette fois ce sont les couplets qui sont rappés et les refrains chantés par Albarn. All Alone, toujours dans un esprit rap très posé ouvre un White Light assez étonnant car dérivant un peu à l'électro mais toujours coupé d'une interlude planante. Dare est entrénante et très énergique portée par un chant féminin mais le meilleur reste à venir car la piste suivante est pour moi la meilleure de toutes les compositions de Damon Albarn (visons large!). Fire Coming Out Of The Monkey's Head, piste culte pour son outro tout simplement sublime. Le chant parfait de Dennis Hooper (acteur-réalisateur très célèbre) sur un riff de guitare "funk" tourné en boucle surmontant les fredonnements et le vent le tout se fermant sur une guitare classique et un Damon Albarn majestueux (si l'on aime sa voix bien entendu). Don't Get Lost In Heaven impose une ambiance plus que planante avec des choeurs féminins et Demon Days sur une ambiance ménée par des cordes plus tiraillée qui se finit en choeur "gospel" puis en fondue.
Pochette, disque et livret:
Comme à son habitude, Jamie Hewlett (dois-je rappeler qui il est? Dessinateur de la BD Tank Girl, chef design/graphiste de Gorillaz et associé de Damon Albarn dans nombre d'affaires) tape très très fort. Avec une pochette pastichant le très célèbre album des Beatles Let It Be avec les visages des quatre membres virtuels du groupe: Murdoc, 2D, Noodle et Russel. Trône au dessus des quatre portraits le nom du groupe et en dessous le titre de l'album. L'arrière de l'album est un carré blanc où l'on retrouve un artwork du groupe ainsi que la set list et les crédits. Le livret est en fait un long dépliant (une face par titre) illustré par soit un artwork soit une photo introduisant un personnage de l'univers Gorillaz qui se finit avec les crédits de l'album ainsi que les informations de chacuns des titres de l'album.
Le disque est lui gravé d'un fond blanc ainsi que des 4 têtes noires des personnages. Artwork globalement très sobre mais tellement réussi...
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Verdict et note:
Avec un artwork toujours signé du prodigieux studio dirigé par Jamie Hewlett, Albarn et sa petite troupe de musiciens frappe une seconde fois très fort. Demon Days outre ses performances commerciales est véritablement un très bon album. Mariant les styles, le trip pop, les ambiances, Gorillaz arrive au sommet de son art. Chaque piste pourrait être un hit à part entière hormis la piste 13: Fire Coming Out Of The Monkey's Head qui elle, entre directement au panthéon des meilleures compositions intemporelles.
8/10
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Liens audio et commerciaux:

mercredi 11 février 2009

The Clash ~ From Here To Eternity (Live)

Informations générales:
-Artiste: The Clash
-Album: From Here To Eternity (Live)
-Genre: Rock
-Live enregistré entre: 1978 et 1982
-Sortie: 4 Octobre 1999
-Label: Columbia
-Tracklist:
1. Complete Control _ 3:45
2. London's Burning _ 2:03
3. What's My Name _ 1:43
4. Clash City Rockers _ 3:29
5. Career Opportunities _ 2:07
6. (White Man) In Hammersmith Palais _ 4:28
7. Capitol Radio _ 2:58
8. City Of The Dead _ 2:47
9. I Fought The Law _ 2:36
10. London Calling _ 3:29
11. Armagideon Time _ 5:05
12. Train In Vain _ 4:43
13. Guns Of Brixton _ 3:36
14. The Magnificent Seven _ 6:09
15. Know Your Rights _ 4:05
16. Should I Stay Or Should I Go _ 3:14
17. Straight To Hell _ 7:24
-Total: 61 minutes
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Contexte:
The Clash, groupe mythique de la scène rock anglaise nous revient plus d'une quinzaine d'année après leur séparation pour un album live qui de part son nom souhaite marquer les esprits et la longue rock du rock n' roll. Et bien c'est chose faite avec ce From Here To Eternity, compilation si il en est de titres lives (classés selon leur sortie en single et non par choix quelconque) et retracant la carrière live d'un groupe emblématique de la fin des années 70.
Emporté dans la vague punk, les Clash sont souvent désignés comme les rivaux de l'époque d'un autre groupe célèbre en matière de punk: les Sex Pistols. Différence notable entre les deux groupes: alors que les Pistols voulaient assister à la destruction d'un monde, les Clash, eux, très engagée dans un combat social souhaitaient le reconstruire.
Si il manquait une chose dans leur discographie, c'était bien un live! Columbia exauce le souhait des fans de la première heure comme des amateurs du bon vieux temps, et vous replonge... 20 ans en arrière!
«Complete control!»
Analyse:
Classés donc par ordre de sortie en single (chose peu commune), le disque s'écoute malgrè tout fort bien pour le peu que l'on ne préfère pas une période à une autre (ce qui est mon cas!). Mélant un rock à tendance punk, guitaristiquement confus mais très organisé (prenons exemple avec Know Your Rights), martelé par une batterie (réenregistrée pour quelques titres de ce live il me semble), une basse malheureusement qui passe quasi inaperçue et quelques airs ragga sur une toile de fond de combat contre les inégalités sociales et "raciales" engendrées par un certain système.
Complete Control ouvre le disque avec une énergie propre aux Clash donnant un bel aperçu de ce qui sera déployé durant l'heure prochaine. London's Burning, What's My Name, Clash City Rockers raviront les adeptes des premiers singles des Clash avec leur touche punk. Career Opportunities est à reprendre en coeur tandis que In Hammersmith Palais introduit un air reggae (révolutionnaire à l'époque). Capital Radio et City Of The Dead reprennent un rock très énervé et I Fought The Law est un hymne à combattre toute forme d'oppression. Vient ensuite, LE hit indémodable des Clash, le bien-nommé London Calling (normalement connu de tous), dans une version fidèle à celle de l'album studio éponyme. Vient ensuite une curiosité, Armagideon Time, qui franchit les barrières reggae sur le synthétiseur de Mickey Gallagher et pose une ambiance sans égale. Train In Vain et The Guns Of Brixton montrent une période un peu plus connue du grand public (plus pop voir "commerciale" mais reste rock) présente sur l'album de légende des Clash: London Calling. The Magnificent Seven introduit des paroles rappées que certains qualieferont d'avant garde pour le hip hop et reste la seule trace sur ce live du controversé double album Sandinista. Know Your Rights, le mondialement connu Should I Stay Or Should I Go et Straight To Hell (extraits de Combat Rock leur "dernier" album) ferment ce live sur un somptueux ending (Straight To Hell en effet).
Pochette, disque et livret:
Rien à voir avec la mythique photo du dessus (pour ceux qui ne connaissent -et honte à eux- il s'agit de la photo reprise pour la pochette de l'album London Calling sorti en 1979), l'album bénéficie néanmoins d'une fort belle photo pour pochette. Il s'agit donc d'un panneau situé dans une rue (anglaise à priori), éclairé et qui montre d'une flèche le titre: From Here To Eternity (pour les non-anglicans: D'ici jusque pour l'éternité), que c'est un live et qu'il s'agit d'un album des Clash. La première double page est composée de la tracklist et des informations habituelles (notamment la date et le lieu de l'enregistrement live). La seconde de huit photos prises sur scène illustrant un peu l'énergie mise dans chacun de leurs lives. La troisième double page et les trois suivantes sont d'un côté des citations de fans ayant assistés à l'un de leurs concerts et de l'autre une photo de l'un des quatre membres du groupe (dans l'ordre: Strummer -Chanteur guitariste emblématique du groupe-, Mick Jones -second guitariste et back vocals-, Paul Simonon -bassiste et back vocals- ainsi que Topper Headon -batteur). La dernière double page est consacrée à l'étalage d'un collection de 45 tours et d'affiches. L'arrière du livret est une photo d'un périphérique avec des crédits.
Le disque est imprimé d'un panneau Rond-point bleu tandis qu'en dessous se trouve une collection de pins, briquets et accessoires en tout genre faisant référence au groupe. L'arrière de la pochette est une fois de plus une photo d'un périphérique en plus jour surmonté par la playlist et un panneau des Clash.
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Verdict et note:
Depuis le temps qu'un live manquait à la discographie des Clash (aujourd'hui doublement comblé puisqu'il est récemment sorti Live At Shea Stadium mais que je trouve moins bon), Columbia et les membres restants des Clash tombent à pique en 1999 avec cet album de très bonne qualité (tant sonore que musicale) offrant une rétrospective sur la carrière d'un groupe plus que mythique.
Pour pallier à un manque de culture courrant à propos des Clash, cet album est un passage obligatoire avec London Calling pour vous faire une idée de l'ambiance de l'époque.
7,5/10
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Liens audio et commerciaux:
-Lien vers l'album en libre écoute sur Deezer
-Lien pour acheter l'album via Amazon

jeudi 5 février 2009

Gojira ~ From Mars To Sirius

Informations Générales:
-Artiste: Gojira
-Album: From Mars To Sirius
-Genre: Death Metal
-Sortie: 27 Septembre 2005
-Label: Warner Music
-Tracklist:
1. Ocean Planet _ 5:32
2. Blackbone _ 4:18
3. From The Sky _ 5:47
4. Unicorn _ 2:09
5. Where Dragons Dwell _ 6:54
6. The Heaviest Matter Of The Universe _ 3:57
7. Flying Whales _ 7:44
8. In The Wilderness _ 7:47
9. World To Come _ 6:52
10. From Mars _ 2:24
11. To Sirius _ 5:37
12. Global Warning _ 7:50
-Total: 64 minutes
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Contexte:
Formé à la fin des années 90, le groupe toulousain Gojira (traduction japonaise du nom du célèbre monstre Godzilla), après 2 albums sortis en 2001 (Terra Incognita) et en 2003 (The Link) revient deux années plus tard avec ce qui restera pour moi leur meilleur opus: From Mars To Sirius.
Alors certes, Gojira n'innove pas réelement sur la scène métal, l'on reconnait clairement leur influence (Morbid Angel notamment) mais Gojira reste fidèle à lui même et montre au monde entier que la France a encore de beaux jours devant elle sur la scène internationnale métal (on peut citer l'influence grandissante du Hellfest, festivale annuel qui se trouve à Clisson et qui réunit des affiches assez impressionnantes). Un album qui peut servir de réveil le matin aux plus courageux d'entre vous. Une claque sonore accompagnée d'une batterie cataclysmique, des paroles engagées au nom de la sauvegarde de la nature. Un album au son bien lourd qui ne fait pas dans la dentelle mais ô combien agréable à l'écoute.
Analyse:
Après de petits bruits de balènes (bête que l'on retrouve un peu partout sur cet album et emblème de la nature qui perd du terrain face à l'industrilisation) Ocean Planter propose une l'immersion totale puisque accueil en grandes pompes bien brutal qui image un peu le reste des propos tenus par les activistes de l'album. Un death métal lent, lourd, plus brutal que violent (pas d'impressions de vitesse) soutenu par la voix grave et typée de Joe Duplantier. La première fondue laisse Blackbone installer un nouveau rythme avec quelques secondes de répis pour l'auditeur. Dans la veine d'Ocean Planet, Blackbone est très lourd et brutal (caractéristique même de Gojira pour cet album) mais un poil plus rapide et laisse s'exprimer la double pédale de la batterie avec brio. Troisième piste premier coup de coeur: From The Sky. Batterie cataclysmique portée par la double pédale et les guitares. Titre tout simplement énorme qui a ce petit truc en plus que les autres pistes n'ont pas. Unicorn, aaah Unicorn... Si tu n'étais pas là, petite ballade de deux minutes, nos oreilles ne seraient peut plus à ce jour. Ballade berçée par les baleines et qui vous permettra de souffler un peu avant la suite de l'album... Toujours aussi brutale! Where Dragon Fall, tempo très lent, son très propre (comme tout l'album qui a bénéficié d'une bonne production) et qui montre un Gojira plus complexe dans sa composition (changeant plusieurs fois de riff et de tempo). The Heaviest Matter Of The Universe reprend la même formule d'un Blackbone avec plus de punch et de vitesse. Flying Whales bénéficie d'une intro très calme pour souffler un peu (le calme avant la tempête?) et laisse place à une rythmique imposante. Pas de pause clope, In The Wilderness se voit doter d'une partie qui n'attire pas plus l'attention que ça mais d'une longue outro pas trop mal qui termine en fondu avant la dernière partie de l'album...
Le meilleur pour la fin, grésillements, intro, arpèges, World To Come fait office de "semi ballade" (même si on ne peut pas vraiment parler de ballade) et sonne très très bien. From Mars est une intro à To Sirius (sur la pochette arrière les deux pistes ne sont pas séparées d'ailleurs) très calme avec une ambiance un peu malsaine (due à la voix de Joe Duplantier surêment). To Sirius c'est LA seconde grosse claque de cet album carburant à la double pédale. Global Warning clôt l'album introduisant une petite note de désespoir mais tellement bonne...
Pochette, disque et livret:
Placé sous le signe de la baleine (les bruitages sonores disséminés un peu partout sur l'album et la pochette notamment), l'artwork très clair et blanc est très très joli je trouve pour ma part. Pochette avant très simple, Gojira à l'encre noir dans une typographie "peinture au pinceau" ainsi que le titre de l'album en dessous. En dessous, une baleine devant deux planètes (on distingue que la deuxième pourrait être la terre). L'arrière ne présente rien de très particulier puisqu'il présente sur fond de papier taché la tracklist et les informations habituelles. Le livret en deux doubles pages reprend les paroles de chacuns des titres ainsi que les crédits de cet album sur fond de dessins. Le design reprend le titre de l'album sur fond de papier taché.
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Verdict et note:
Album pour ceux qui ont du mal à se réveiller le matin ou qui aiment tout simplement le bon métal bien lourd. Les quatres toulousains de Gojira nous servent une de leurs meilleures galettes ici et signent une très belle performance sur certains titres (From The Sky, World To Come ou encore From Mars To Sirius). Doté d'un artwork très sympa et d'une production léchée, cet album n'a à priori rien pour déplaire si l'on passe au delà des étiquettes qui peuvent en rebuter certains.
PS: disque à éloigner des personnes cardiaquement sensibles.
7/10
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Liens audio et commerciaux:

dimanche 1 février 2009

Hifana ~ Connect

Informations générales:
-Artiste: Hifana
-Album: Connect
-Genre: Electronic / Trip Hop
-Sortie: 16 Juin 2008
-Label: EMI
-Bonus: DVD
-Tracklist:
1. Connectroduction _ 0:27
2. Power Push Breakin' _ 1:40
3. Connect _ 3:15
4. Uho-Uho Booty Boxercise (interlude) _ 0:32
5. Mr. Beer _ 4:26
6. Tunagi (interlude) _ 0:31
7. Au-Dessus Des Nuages _ 5:03
8. Voice Walkawei _ 0:57
Pistes bonus
9. Strip Grind _ 3:47
10. Gakulang _ 3:15
11. Oto-Mutsu-San _ 5:58
12. Nampooh _ 3:41
13. Waiyandub _ 3:33
14. Tanglang _ 2:28
15. Peeteejay _ 2:14
-Total: 39 minutes


Contexte:
Si quelqu'un ose dire qu'il connaît Hifana, je me prosterne.
Groupe underground montant issu de la scène du pays du soleil levant (le Japon quoi) très conceptuel élaborant des chansons sans vraiment avoir préconcu de ligne musicale mais en la constituant de sons diverses et variés allant de la beatbox (boîte à rythmes vocale) aux percussions exotiques en passant par des bruitages digitalisés, des gros scratchs, instuments traditionnels japonnais ou des voix tout simplement.
Keizo Machine et Juicy ont créé le groupe il y a de celà plus de 10 ans (en 1998), et sortent leur premier essai véritablement en 2003 sous le nom de Fresh Push Breakin' qui fût considéré comme un essai très audacieux et très novateur par la critique japonnaise. Nos deux amateurs, se remettent au boulot et sortent en 2005 Channel H (dont je ne pourrais pas dire grand chose puisque je n'ai pas pu l'écouter jusqu'à aujourd'hui). Ces deux premiers albums n'ayant pas été importés dans notre vieille Europe, Hifana resta méconnu jusqu'à un beau jour de 2008 où le groupe se fit importer chez nous notamment à cause de la sortie imminente de leur troisième opus: Connect.
Analyse:
Mélange très particulier entre des bruitages aux origines non controlées, Hifana et son album Connect, comme les deux précédents opus, vous emmène vers un monde particulier tant visuel que sonore (d'où la présence d'un DVD pour pouvoir visualiser les performances réputées des deux oiseaux en live). A travers 39 petites minutes (c'est très court messieurs!), nos deux gaillards nous servent un trip pop nouvelle génération japonnaise élevée à la télévision et qui a grandie dans une ère multimedia mais tentant tout de même de garder un oeil passionné sur les coutumes et traditions de leur pays.
Connectroduction, sous sa petite taille instaure les différentes variétés de sons utilisés durant l'album (déjà cités) et vous conduit directement au véritable premier titre de l'album: Power Push Breakin'. Sur un gros sample de hip hop les extraits sonores se chevauchent à vitesse folle laissant de côté les différences de provenance. Connect, "single" tiré de cet album a également donné lieu à un clip (visible ICI). Titre agréable qui varie les rythmes. La piste suivante est une interlude très animale juste avant Mr. Beer chanté en japonais par Yohei Mikaye du groupe Inushiki). Tunagi est une interlude de plus qui introduit Au-Dessus Des Nuages (on sent l'influence du français au Japon) qui reprend un rythme jazzy couvert par le chant de Keyco (et le groupe Kokyo, cette chanson est une version accoustique donc ici pas de gros scratch ou de sons bizarres) et Voice Walkewey vient fermer la set list de l'album.
La seconde partie de la set list (les titres bonus) sont des chansons issues des albums précédents; ainsi Strip Grind, Gakuland et Oto-Mutsu San sont tirées de Fresh Push Breakin' sorti en 2003 et Nampooh, Waiyandub, Tanglang et Peeteejay de l'album Channel H de 2005. Les titres restent du Hifana classique c'est à dire des mélanges improbables et inattendus sonores mais respectant une certaine alchimie. Ces titres bonus restent une bonne occasion de "découvrir" les deux albums précédents qui sont très chers (d'une part parce qu'ils n'ont jamais été importés chez nous et d'autre part parce qu'ils comprennent un artwork et un dvd comme cet opus).
Pochette, disque et livret:
A savoir d'office: l'artwork de cet album est digne d'un Jamie Hewlett (designer des albums de Gorillaz que j'apprécie beaucoup). Les dessins, pochette avant, arrière, graphismes sur les disques, livret, bref tout l'ensemble est d'une beauté vraiment rare et très travaillée.
Cet album m'a donc principalement attiré tout d'abord par son artwork globale dans les tons marron. La pochette présente les deux protagonistes du groupe, Keizo Machine et Juicy en concert devant une foule en délire très hétéroclyte. Une clé USB en bas à droite indique le nom du groupe et le titre de l'album est dissimulé dans le dos de nos deux disc jockeys.
L'arrière reprend la tracklist du disque ainsi que du dvd avec toujours un design très fin (et pour une fois pas des crédits à n'en plus finir et un code barre blanc qui fait tâche). La pochette se déplit et laisse place à deux artworks: à gauche le logo du groupe et à droite Keizo Machine (son personnage du moins). Puis si l'on ouvre une fois de plus, apparaissent les deux disques avec des artworks sur chacuns d'eux vraiment très très réussis (j'apprécie surtout le design du DVD pour ma part qui est rempli de cables).
Le livret est tout aussi joli (dans les tons bleu cette fois) avec des artworks de toute beauté entre les crédits de chaque chanson et chaque piste du DVD. En bref, un disque en papier cartonné plastifié au design qui fait de ce disque plus un bel objet qu'une simple galette à classer avec les autres.
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Verdict et note:
Malgrè son prix assez élevé, cet album reste la meilleure alternative pour nous francophones de découvrir Hifana (même si je recommanderais davantage leur premier album et notamment la dernière piste complètement atypique mais excellente: Asaloto). En résumé, Hifana est un groupe d'électro japonnais à la pointe qui innove par sa conception visuelle et musicale. Proposant du nouveau, Connect est un disque très varié peut être un peu difficile d'approche mais très bon.
5,5/10