Après avoir remporté de peu la consécration du mouvement du thrash métal avec leur premier album devant le premier album d'Anthrax (Fistful Of Metal sorti en janvier 1984) et plus tôt, celui de Slayer (Show No Mercy fin 83), Metallica triomphe au sommet du thrash et rencontre un large succès en Amérique puis sur le vieux continent. Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe contacte le producteur danois Flemming Rasmussen et bat le fer tant qu'il est encore chaud. C'est après presque un an d'attente chez les fans et d'enregistrement que l'album sort enfin. La première chose qui frappe dans celui-ci, sur le papier, c'est qu'il subsiste encore 2 chansons co-signées avec Dave Mustaine (Ride The Lightning et The Call Of Ktulu) qui fût pourtant évincé avant l'enregistrement de Kill 'Em All en début d'année 1983 mais c'est aussi le premier album où Kirk Hammett (guitariste du groupe) co-signe des chansons avec le reste du groupe (Trapped Under Ice, Escape et Creeping Death). La première chose qui frappe ensuite, cette fois-ci à l'écoute de l'album, c'est la progression fulgurante en l'espace d'un an par le groupe, car si on qualifiait volontiers l'urgence de Kill 'Em All de métal juvénile, Ride The Lightning exposait au monde un Metallica mûr. Au programme, des compositions plus complexes (Ride The Lightning, The Call Of Ktulu), des parties acoustiques (l'intro trompeuse de Fight Fire With Fire et celle de Fade To Black qui firent controverses à l'époque) et la voix de James qui a mué (cela s'entend vraiment sur l'intro de Fade To Black par exemple), le tout dans un thrash sans concession, violent, rapide et incisif.
Car si Kill 'em All posait les bases du Metallica des années à venir sans vraiment faire dans la dentelle, Ride The Lightning, album de maturité du groupe, "précurseur" du Master Of Puppets à venir, les exploite et refond le tout en un album beaucoup plus réfléchi que son prédecesseur. Si leurs fans actuels ne connaissent que quelques Fade To Black ou Creeping Death qui sont repris chaque soir pour ravir les fans mécontents de leurs multiples virages (commerciaux?), c'est bien sur cet album que l'on retrouve l'ultime instrumental du groupe (non non, pas de Orion et de To Live Is To Die, même si je vous accorde sans crédit qu'ils sont vraiment très bons): j'ai nommé The Call Of Ktulu. Largement inspiré d'un roman de l'américain Howard Phillips Lovecraft (L'appel de Cthulhu) dont Cliff appréciait beaucoup les ouvrages, The Call Of Ktulu (notez la différence d'orthographe qui est un clin d'oeil direct à l'ouvrage puisque Cthulhu est une divinité dont le nom ne peut être écrit ou épeler par aucun mortel), constitue un instrumental des plus réussis. Flamboyant et magistral des premières notes de l'intro jusqu'aux dernières de l'outro (la version du S&M lui rendra un bon hommage également, elle a même tendance à relever le niveau très bas de ce "live").Outre l'instrumental qui clôt l'album, Ride The Lightning fourmille de petites perles plus ou moins connues mais devenues cultes avec le temps. Ainsi, For Whom The Bell Tolls et Escape adoptent des rythmes plus lourds déjà annonciateurs du tournant heavy à venir tandis que Fight Fire With Fire ou Trapped Under Ice garde le côté speed de Kill 'em All. Le parfait et juste équilibre se situe dans deux chansons, la première est un classique indémodable qui remue les foules: Creeping Death et la deuxième, longtemps oubliée: Ride The Lightning. Sûrement la chanson que j'ai le plus écouté de Metallica, ma préféré aussi, avec son solo DANTESQUE (la rumeur veut que Kirk ait tellement de mal à refaire le solo en live qu'elle sera oubliée de la plupart des set-list des concerts), celle-ci surprend encore à chaque écoute. Enfin, on ne peut omettre de parler de la semi-ballade la plus populaire de Metallica avec One (sur And Justice For All): Fade To Black, qui malgré les années garde sa majestuosité et instaure à qui veut bien l'entendre un peu de fraicheur dans cet album (de) brut(e). Malgré sa complexité Ride The Lightning reste cependant très homogène car il s'axe sur un thème principal (la mort) qu'il le développe dans chaque chanson: Fight Fire With Fire parle de la terreur et des dangers nucléaires, de la peine de mort sur Ride The Lightning, le suicide (Fade To Black) ou encore la mise en musique de la dernière des 10 plaies d'Egypte (la mort du premier né de chaque famille) sur Creeping Death. L'album garde grâce à ce thème inhérent à l'homme une "fraicheur" inconstestable même si il est considéré comme old school à l'heure qu'il est.
On y est, 1984, Ride The Lightning: avénement et confirmation de la place de Metallica sur le trône du royaume du thrash avec cet opus trop souvent dénigré en faveur d'un Master Of Puppets -culte certes mais pas pour autant meilleur. Indispensable bien entendu.Verdict: 9/10
1. Fight Fire With Fire (4.44)
2. Ride The Lightning (6.37)
3. For Whom The Bell Tolls (5.10)
4. Fade To Black (6.56)
5. Trapped Under Ice (4.03)
6. Escape (4.23)
7. Creeping Death (6.36)
8. The Call Of Ktulu (8.52)
Durée totale: 47 minutes
Line-up:James Hetfield (Guitare et chant)
Kirk Hammett (Guitare)
Cliff Burton (Basse)
Lars Ulrich (Batterie)
Genre: Thrash Métal
Label: Vertigo
Date de sortie: 30 Juillet 1984
Prix: entre 10 et 20€
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Après avoir quitté les Buffalo Springfield (cause de conflits avec Stephen Stills), Neil Young entama une longue carrière solo avec son album éponyme peu convaincant sorti en 1968 malgré le casting assez impressionnant de celui-ci (Jack Nitzsche au piano et à la production et Ry Cooder à la seconde guitare). Cependant le Loner ne s'arrête pas là, revêt sa plus belle chemise de bucheron et remet le couvert une année plus tard avec une nouvelle équipe de joyeux lurons à savoir le Crazy Horse pour tailler cette galette. Recruté pour l'accompagner lors d'une tournée, le Crazy Horse deviendra dès cet album un précieux appui pour Young puisqu'il l'accompagnera sur 16 de ses 34 albums solos (et oui ça fait quelques temps qu'il rôde les scènes le bonhomme, son dernier est d'ailleurs sorti en avril 2009 -et n'est pas bien fameux comparé à celui d'aujourd'hui).
C'est très simple, sur les 7 chansons que contient cet album, 3 ont fait de Neil Young une légende. Dès le riff imparable qui reste en tête de Cinnamon Girl et la voix très haute et peu commune du gaillard, le disque annonce du très lourd. Si l'orchestration et la composition sont simplistes (le solo surtout mais qui reste considéré comme une base dans le monde du soliste) tout celà reste diablement efficace. On retrouve néanmoins deux longs morceaux qui feront le bonheur de tous les grands amateurs de guitare et le fer de lance du Loner pour toutes les années à suivre. Car oui, je ne ferai pas l'éloge ultime de ces deux morceaux tantôt merveilleux, tantôt sublimes et tantôt grandioses. Down By The River et Cowgirl In The Sand, déjà à cette époque là, démontraient tout le génie du jeune canadien.
Un disque qui contient Cinnamon Girl, Down By The River et Cowgirl In The Sand ne sera en aucun cas un mauvais disque -jamais. Dès les premières notes de l'intro toute douce de Cowgirl In The Sand vous rentrez dans une sorte de monde parallèle dompté à coup de guitare et appaisé de la voix maitresse de notre Cowboy made in Canada: Neil Young. Ce deuxième album était le début d'une belle série (qui s'essouffla un peu) avant son coup de maître absolu Harvest quelques années plus tard (en 72 pour être exact). Il est, bien entendu, plus que recommandé d'avoir cet album (idéal pour découvrir Neil Young soit dit en passant), ne serait-ce que parce que c'est un disque du Loner mais aussi parce que c'est l'un de ses meilleurs -et mon préféré.
Qui n'a jamais entendu cette chanson? Hymne universel à l'espoir, au pacifisme, à l'athéisme, "manifeste du communisme" comme il le disait lui-même, elle est classée (selon Rolling Stone Magazine -encore une fois, ça vaut ce que ça vaut comme classement) comme troisième meilleure chanson de tous les temps (juste après Like A Rolling Stone de Dylan qui trône le classement et Satisfaction des Stones qui le seconde). Ouvrant le second album solo de Lennon après la dissolution des Beatles du même nom que la chanson d'aujourd'hui, Imagine reste aujourd'hui une chanson majeure du siècle dernier, notamment depuis l'assassinat de cette icône de la liberté et des babas le 8 décembre 1980 (à 40 ans) où elle trôna peu de temps après en tête des ventes de singles.
Partant sur quelques accords de piano, la composition de la chanson, fort simple, met avant tout l'accent sur les paroles et le message de la chanson. Produite par Phil Spector (qui s'était occupé de la production de Let It Be -dernier album des Beatles- qui n'avait pas plu à Paul McCartney), un petit filet de cordes et une batterie viennent accompagner le piano de John laissant à la chanson sa simplicité et toute sa douceur qui émût tant de personnes dans le monde.
Imagine
Crée en 81, c'est deux ans après de dures labeurs que Metallica rentre pour la première fois en studio pour enregistrer son premier album. Initiellement composé de Dave Mustaine (guitare soliste), Ron McGovney (basse), James Hetfield (chant et parfois guitare) et Lars Ulrich (batterie), le groupe changea de line-up avant son entrée en studio. En effet, McGovney (qui contribua fortement à la popularisation de Metallica dans ses débuts) quitta le groupe après un conflit avec Dave Mustaine (qui rappelons-le, est actuel leader du groupe Megadeth) puis remplacé par Cliff Burton. C'est début 83, que le groupe décida de renvoyer Mustaine pour son attitude déplorable face à l'alcool et aux drogues en plus de son légendaire fort caractère (événement qui le marqua durement). Ce fût le guitariste d'Exodus, Kirk Hammett qui les rejoint et début mai 83, Metallica entra en studio pour enregistrer toutes les chansons qu'il enterprétait en concert. Résultat: 10 chansons qui changèrent la face du métal à jamais.
Qu'on se le dise, Kill 'em All contrairement à Metallica n'est pas mort (3615 Pique express) et la moindre de ses chansons continuera à animer ses auditeurs et ce, until the end of time... Car oui, en matière de Thrash on n'a pas fait mieux depuis... 1984! La date de sortie de Ride The Lightning.. Vous avez dit bizarre?
Oui Ozzy n'était pas mort, il frappait du point sur la table en l'affirmant, Blizzard Of Ozz comme preuve à la main et bondissant dans les salles qu'on lui ouvrait pour des nuits sans fins. Premier album solo d'une longue série d'une plus ou moins bonne qualité, celui-ci restera dans les mémoires pour son homogénéité, sa qualité globale très bonne et les solis endiablés de Randy Rhoads.
Et pour cette grande première, je mets la barre haute.. Très haute.
Composé du batteur fou alias Ginger Baker, de Rick Grech à la basse, le belle voix de Steve Winwood et la guitare magistralement tenue par le non moins éminent Eric Clapton (renommé God [Dieu] quelques années plus tôt), Blind Faith eût beau réunir l'un des plus beaux line-up qu'on eût espérer voir un jour (lui et celui de Traveling Wilburys), il n'en fût rien. Malheureusement, ô toi monde cruel, tu nous l'hôtas quelques mois après sa création déjà comme si elle ne fût qu'une erreur.
Et quelle séparation douloureuse quand on se rend compte du potentiel que recele cet album. Il faut savoir tout d'abord que pendant longtemps l'album fût un objet très rare (la côte du vinyl est d'ailleurs encore assez élevée) avant qu'il ne soit réédité en cd récemment (un tirage début des années 90 et quelques autres début des années 2000 jusqu'à aujourd'hui). Malgré tout à sa sortie les ventes ne furent pas si mauvaises que l'on peut l'entendre (un demi million un mois après sa sortie) mais il subsista une polémique plutôt gênante quant à la pochette de l'album. En effet, la pochette de l'album représentant une jeune fille nue de 11 ans tenant un avion à la forme plutôt étrange (je vous laisse deviner) fût plutôt mal vu, en plus de rumeurs circulant quand à l'origine de cette fille (une groupie/esclave du groupe, ou une fille caché du batteur Ginger Baker), notamment en Amérique où elle fût purement et simplement censurée puis remplacée par une horrible couverture de couleur crème avec le nom du groupe, une photo, et le line-up (photo ci-dessous). Travail de cochon (la photo, le titre et le line-up penche légérement vers le bas, le tout est mal cadré) et pochette plus que quelconque et moche qui ne correspond absolument pas avec le contenu du disque.
Mais venons-en au contenu du disque maintenant, et il suffit simplement de l'écouter une fois pour se rendre compte que l'industrie du disque est passée à côté d'un des meilleurs groupes de "rock" de tous les temps (les Stones ont eu chaud). Il faut tout de même savoir que le producteur du disque est l'excellent Jimmy Miller (Beggars Banquet et tout ce qui suivit des Stones -jusque Goats Head Soup de 73- c'est lui!) ami de Winwood rencontré quelques années plus tôt.
Alors, si quelques uns d'entre vous sont encore sceptiques quant à la qualité hors-norme du disque (lui comme beaucoup d'autres à suivre), je vous invite à aller l'écouter sur ce 
Birdy Nam Nam tient son nom étrange d'un autre film (The Party avec Peter Sellers où il interprète un indien invité par erreur dans une soirée, dans laquelle il voit un oiseau et en voulant le nourrir, lui dit à plusieurs reprises « birdie num num » [
Alors certes, nous ne sommes pas en présence de l'album de la décennie, mais ni plus ni moins l'un de mes préférés en matière d'électro (avec un Portishead, The Cinematic Orchestra et les Ratatat -pour que vous situiez). Vous pourrez noter que dans chaque album un dvd est offert comprenant des lives et des extraits vidéos du groupe en plus des deux pistes bonus toujours intégrées à l'album original. Ce premier album a l'avantage et la particularité de ne pas s'écouter comme un disque d'électro "banale" (pas de boucles et de saturation distordue) mais comme un OSNI (Objet Sonore Non Identifié) unique en son genre qui pourra plaire à la plupart d'entre vous. 
« Il existe une maison dans la Nouvelle Orléans, que l'on appelle la maison du soleil levant ». Et c'est ainsi que démarre la plupart des versions de ce hit cultissime issu des folklores tantôt américain qu'anglais (en réalité l'origine exacte de cette chanson est encore inconnue). C'est en plein British Blues Boom que la bande des Animals, fièrement emmenée par le chanteur blues Eric Burdon, décide de reprendre ce blues traditionnel dans une version plus "moderne" et donc plus blues rock (comme l'époque le veut). Déjà modernisée par un certain Bob Dylan (qui chante sur un arrangement du moins célèbre chanteur folk-jazz Dan Van Ronk), les Animals vont repopularisé ce titre traitant d'un lieu de perdition (comprendre ici maison close) en lui donnant un second sens qui met en garde contre les dangers de la boisson et du jeu et en lui offrant une nouvelle jeunesse en "l'électrifiant".
The House Of The Rising Sun
« Trois jours de paix et de musique. Des centaines d'hectares à parcourir. Promène-toi pendant trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge. Fais voler un cerf-volant. Fais-toi bronzer. Cuisine toi-même tes repas et respire de l'air pur ». Tel était le slogan proposé par les organisateurs du festival dans les annonces parues un peu partout dans la presse américaine. Mais revenons d'abord sur la genèse et le contexte de cet événement pour en comprendre le déroulement et l'ampleur. Nous sommes donc en 1969, Armstrong (n'était pas noir) et l'équipe d'Appolo 11 ont mit à terme un rêve cher à des milliers d'enfants (marcher sur la lune), Nixon trône dans un grand et large fauteuil en cuir dans la Maison Blanche américaine, les soldats américains sont plus que jamais embourbés dans les jungles vietnamiennes, les manifestions pour leur retrait rassemblent toujours plus de monde et.. et.. Brian Jones (fondateur des Rolling Stones) est retrouvé mort noyé dans sa propre piscine le 3 juillet. Le festival de Woodstock, c'est en quelques sortes le sommet du mouvement contestataire hippie, même si il n'a pas fait retiré les troupes américaines du Viet Nam et qu'il a creusé un déficit immense pour ses organisateurs (surtout en frais de réparation pour le voisinage, certains artistes n'ont d'ailleurs pas été complétement payé pour leur show), Woodstock a marqué un tournant dans l'histoire de la musique.
Plusieurs milliers de festivaliers étaient déjà arrivés la veille et quand ils se rendirent compte que le festival attendrait bien plus que ses hautes espérances de fréquentation, les organisateurs le rendirent gratuit. Des kilomètres de bouchons commencèrent à s'accumuler sur toutes les routes menant à la propriété de Max Yasgur nommée White Lake et les camions acheminant le matériel -et les musiciens- furent bloqués sur la route. C'est Richie Havens, artiste folk et noir qui ouvrit le festival (et non Sweepwater, programmé, qui était bloqué dans les embouitellages) suivi peu après de Country Joe McDonald qui trainait sur les bords de la scène comme simple spectateur. Country Joe était déjà une figure musicale majeure des années 70 pour son opposition ferme à la présence américaine dans la guerre du Viet Nam et qui fit de Woodstock une réunion contestataire de cette présence (notamment grâce à sa chanson I-Feel-Like-I'm-Fixing-To-Die-Rag et sa célèbre introduction: « Donnez moi un F.. Donnez moi un U.. Donnez moi un C.. Donnez moi un K.. Qu'est-ce que ça donne? -La guerre »). Se succédèrent alors des artistes comme Melanie, Arlo Guhtrie, Ravi Shankar et Joan Baez -enceinte- qui clôtura ce premier jour (en interprétant et dédiant une chanson sur son mari qui fût emprisonné pour avoir refusé d'être parti au Viet Nam).
Le festival commença à prendre une tournure délirante par le comportement de ses participants et l'usage et l'abus de substance illicites en vogue dans le mouvement hippie. Le samedi 16 se succèdèrent la fine fleur de la contre-culture hippie en matière de musique à savoir: John Sebastian (folk), Santana (world fusion), Canned Heat (boogie blues), les Creedence Clearwater Revival (folk rock), Janis Joplin (blues acid rock), Sly & The Stone Family (soul psychédélique), les Who (rock) et Jefferson Airplane (rock psychédélique) dans des shows endiablés. Si le jeune Carlos Santana est appelé sur scène alors qu'il est sous mescaline (substance hallucinogène), son batteur -Michael Shrieve- se fera remarqué par son âge (20 ans, plus jeune musicien du festival) et sa prestation extraordinaire sur le morceau Soul Sacrifice. Janis Joplin sera elle, aidée à monter sur scène (ivre morte et imbidée de drogues) et marquera le coup par un Summertime Blues légendaire.
Cependant, autour de Woodstock, malgré les foules venues de toute l'Amérique pour assister au festival, la vision des américains sur la culture hippie changea (ils étaient alors considérés comme des voyous drogués qui détruisaient tout sur leur passage). Dans les villes alentours où certains allaient se ravitailler en vivres l'on ne déplaura aucune violence (le festival ne dénombre d'ailleurs aucun mort et une naissance), les hippies suivirent les règles instaurées par les magasins locaux (queues, prix excessifs) sans débordement. Ils répondaient même avec humour aux remarques désobligeantes quant à leur tenue ou leur façon de vivre dans le festival. Le shérif local ne rapporta aucun excès durant les 4 jours et constata: « Nous avons eu moins d’ennuis avec ces 450 000 jeunes qu’avec les vacanciers ordinaires ». Un bref discours de Max Yasgur à la foule traduit ainsi l'évolution dans les moeurs de la culture hippie: « Vous avez prouvé quelque chose au monde entier, qu’un demi million de jeunes peuvent se rassembler et s’offrir trois jours de musique et de bons temps et que rien d’autre ne leur arrive que du bon temps et de la musique. Dieu vous bénisse ».
Le dimanche 17, l'on vit lancer la carrière d'un certain Joe Cocker (si c'est lui qui chante
Même si la plupart des spectateurs étaient déjà partis dans la nuit, les environs 35 000 restants eurent la chance d'assister à l'un des meilleurs concerts de tous les temps. Devant clôturer le festival, Jimi Hendrix débarqua sur la scène avec sa nouvelle formation The Gypsy Sun & Rainbows (il est accompagné de Billy Cox à la basse -un ami rencontré pendant son séjour dans l'armée de l'air- et Mitch Mitchell à la batterie -batteur de l'Experience). C'est d'ailleurs lors de sa célèbre interprétation distordue de l'hymne américaine (Star Splangled Banner) qu'Hendrix réveillera l'Amérique qui ne se retrouve plus dans ce qu'elle est (notamment son implication dans la guerre du Viet Nam et les droits de chacun de ses habitants). Puis finissant sur le pacifiste Hey Joe, le festival ferme ses portes laissant plus de 200km de bandes filmées (qui donneront naissance à un film l'année suivante récompensé de l'oscar du meilleur documentaire), le sentiment d'avoir fait changer quelque chose pour chacun de ses participants et des lives qui resteront à jamais gravés dans l'histoire de la musique.
Alors aujourd'hui, que reste-t-il concrétement de Woodstock? Eh bien, 40 ans après, Woodstock reste la preuve qu'une génération pouvait bouger et se rassembler pour un idéal et autour de la musique. Même si deux autres festivals prirent place 25 ans et 30 ans après (en 1994 et 1999 donc), ces deux éditions étaient loin, bien loin du véritable esprit de l'original. Symbôle aujourd'hui du mouvement hippie (mort et enterré), synonyme de liberté et de drogues , machine à sous inépuisable, Woodstock est aujourd'hui mort, vive Woodstock.
Bien entendu, je pars du principe que vous connaissez la chanson présentée d'aujourd'hui, mais j'aimerai éclaircir certains points (notamment le contexte, la conception ainsi que l'impact) que l'on néglige souvent quand on écoute la musique seule.
Certes, tout le monde a écouté Jumpin' des centaines de fois, certes on vous le repasse tous les jours sur n'importe quelle radio à outrance, matin, midi et soir, vous en avez soupé, mais c'est un hit. Ce titre est devenu un hit. Car oui, dès les premiers accords de Richards suivi de ceux de Taylor qui double le tir (à noter que le riff principal a non pas été composé par Richards ou Taylor mais Bill Wyman le bassiste -qui n'est pas crédité) et Jagger débite son "Jack bondissant comme l'éclair" n'importe quelle fouillasse ou pucelle se serait fait dessus pour dire les choses grossièrement. On acclame, on crie et on chante tous en coeur "que tout va bien maintenant, je suis Jack bondissant comme l'éclair et ça gaze, gaze, gaze". Le succès fût foudroyant (passez moi le jeu de mots), les ventes de singles (45 tours à l'époque) explosèrent tout autant que Beggar's Banquet et la suite on la connait, Jumpin' Jack Flash, figure sur tous les best-of des Stones au même titre qu'un Satisfaction et se retrouve dans tous les lives des Stones (encore aujourd'hui) bon gré malgré..
Jumpin' Jack Flash
Un an s'est écoulé après la sortie du médiatiquement controversé Atom Heart Mother. C'est snobé par les critiques que Pink Floyd, plus prolifique que jamais, décide de donner une suite au célèbre album à la vache (dont vous trouvez la chronique
Ouvert par One Of These Days, morceau qui nous porte dans le vent puis nous alligne deux lignes de basse jouées en même temps dans un simulateur de chambre d'écho qui passent tantôt à droite et à gauche de l'écoute, Meddle s'annonce énorme. Morceau assez chaotique, exclusivement instrumental jusqu'au "One of these days, I'm going to cut you in little pieces" laché à basse vitesse par Nick Mason ("un de ces jours je te couperai en petits morceaux" adressé à un DJ de la BBC que Roger Waters haissait particulièrement). Le morceau se révèle très rock et très jouissif.
Alors, que dire de plus? Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, bon dieu de merde, achetez-le, malgré son prix très élevé (bien qu'au vu de sa qualité et de sa production, cela peut être justifié) inhérent aux disques de Pink Floyd et pour ceux qui le connaissent déjà, réécouter le encore et encore jusqu'à l'user..

Et dès les premières secondes du premier titre, c'est parti. Intro de folie pour un titre qui en balance sévère. Entre les breaks de Vinnie, les riffs tranchants de Dimebag qui par on n'sait quel artifice groovent, la basse omniprésente de Rex et les paroles d'un Phil bondissant et hargneux, il était bien difficile de ne pas en ressortir intégralement retourné. Si on rajoute les solos de folie balancés par Dimebag à chaque chanson et le jouissif "We're takin over this town" on touche la merveille. Un classique que chaque métalleux se doit de connaître.
Là où les cowboys de l'enfer passent, le reste trépasse. Premier succès commercial, CFH installe le groupe à la tête de son style (qu'il continuera de définir dans les albums suivants) malgré quelques polémiques peu fondées (ils sont en effet accusés d'avoir copié un autre groupe moins connu du même style: Exhorder). La notoriété de Pantera ne cessera alors de grandir à partir de cet album d'où sont tirés leurs principaux "standards", véritable bulldozer du métal, le groupe deviendra l'un des plus influants des années 90 malgré sa fin tragique.
