jeudi 27 août 2009

Neil Young with Crazy Horse ~ Everybody Knows This Is Nowhere

Après avoir quitté les Buffalo Springfield (cause de conflits avec Stephen Stills), Neil Young entama une longue carrière solo avec son album éponyme peu convaincant sorti en 1968 malgré le casting assez impressionnant de celui-ci (Jack Nitzsche au piano et à la production et Ry Cooder à la seconde guitare). Cependant le Loner ne s'arrête pas là, revêt sa plus belle chemise de bucheron et remet le couvert une année plus tard avec une nouvelle équipe de joyeux lurons à savoir le Crazy Horse pour tailler cette galette. Recruté pour l'accompagner lors d'une tournée, le Crazy Horse deviendra dès cet album un précieux appui pour Young puisqu'il l'accompagnera sur 16 de ses 34 albums solos (et oui ça fait quelques temps qu'il rôde les scènes le bonhomme, son dernier est d'ailleurs sorti en avril 2009 -et n'est pas bien fameux comparé à celui d'aujourd'hui).
Cet album annonce donc une longue carrière (l'électrique; car il faut savoir que le Neil maîtrise aussi bien l'électrique que l'acoustique -les 9 minutes de The Last Trip To Tulsa sur l'album précédent pour preuve) et pose les bases de son style: brut, simple et brillant tout simplement. C'est un Neil Young inspiré que l'on retrouve (tant sur les compositions que sur les solos enregistrés) notamment sur les deux longues suites où l'une d'elle -Cowgirl In The Sand- fût d'ailleurs écrite alors que le jeune homme était fiévreux.
C'est très simple, sur les 7 chansons que contient cet album, 3 ont fait de Neil Young une légende. Dès le riff imparable qui reste en tête de Cinnamon Girl et la voix très haute et peu commune du gaillard, le disque annonce du très lourd. Si l'orchestration et la composition sont simplistes (le solo surtout mais qui reste considéré comme une base dans le monde du soliste) tout celà reste diablement efficace. On retrouve néanmoins deux longs morceaux qui feront le bonheur de tous les grands amateurs de guitare et le fer de lance du Loner pour toutes les années à suivre. Car oui, je ne ferai pas l'éloge ultime de ces deux morceaux tantôt merveilleux, tantôt sublimes et tantôt grandioses. Down By The River et Cowgirl In The Sand, déjà à cette époque là, démontraient tout le génie du jeune canadien.
Si nous avons évoqué les 3 hits en puissance qui feront partie intégrante de sa set-list pour le reste de sa carrière (en acoustique également d'ailleurs), il reste 4 autres pistes sur cet album. La chanson éponyme -Everybody Knows This Is Nowhere- sonne très rock et on s'amusera à chanter les "lalala lalala du refrain" avec toujours autant de plaisir qu'à la première écoute, les trois autres sont des ballades sonnant un peu country excepté Running Dry (et son violon) qui est une chanson en hommage à l'ancien nom du Crazy Horse (The Rockets) et qui est plus triste.
On pourrait néanmoins trouver un véritable défaut à ce disque: la qualité de son son. Car oui, Neil Young n'a pas profité des dernières inovations techniques en matière de production en 1969 pour son second album (comme pour le premier d'ailleurs) et le son en est quelque peu marqué (grésillement perpétuel en fond sonore). Personnellement je trouve que ça lui fait un petit quelque chose d'authentique mais pour ceux qui y sont réticents, sachez qu'il aura fallu 40 ans mais voilà, Neil Young a enfin décidé de remasteriser cet album (lui et ses premiers essentiellement). Adieu grésillement et bonjour remasterisation!
Un disque qui contient Cinnamon Girl, Down By The River et Cowgirl In The Sand ne sera en aucun cas un mauvais disque -jamais. Dès les premières notes de l'intro toute douce de Cowgirl In The Sand vous rentrez dans une sorte de monde parallèle dompté à coup de guitare et appaisé de la voix maitresse de notre Cowboy made in Canada: Neil Young. Ce deuxième album était le début d'une belle série (qui s'essouffla un peu) avant son coup de maître absolu Harvest quelques années plus tard (en 72 pour être exact). Il est, bien entendu, plus que recommandé d'avoir cet album (idéal pour découvrir Neil Young soit dit en passant), ne serait-ce que parce que c'est un disque du Loner mais aussi parce que c'est l'un de ses meilleurs -et mon préféré.
Verdict: 9/10


1. Cinnamon Girl (2.58)
2. Everybody Knows This Is Nowhere (2.26)
3. Round & Round (It Won't Be Long) (5.49)
4. Down By The River (9.13)
5. The Losing End (When You're On) (4.03)
6. Running Dry (Requiem For The Rockets) (5.30)
7. Cowgirl In The Sand (10.30)
Durée totale: 40 minutes
Line-up:
Neil Young (Guitare et chant)
Danny Whitten (Guitare et choeurs)
Ralph Molina (Batterie et choeurs)
Billy Talbot (Basse)
Genre: Rock
Label: Reprise
Date de sortie: 14 Mai 1969
Prix: environ 10€
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2 commentaires:

  1. J'en parlerais bientôt sur mon blog (auquel j'ai donné le nom d'un titre de Neil Young justement), même si à part manifester de l'enthousiasme, je n'aurai pas grand chose à en dire.

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