dimanche 2 août 2009

Pink Floyd ~ Meddle

Un an s'est écoulé après la sortie du médiatiquement controversé Atom Heart Mother. C'est snobé par les critiques que Pink Floyd, plus prolifique que jamais, décide de donner une suite au célèbre album à la vache (dont vous trouvez la chronique ici ) et nous sort pour l'occasion, ni plus ni moins que leur meilleur album selon moi. Pire, un des meilleurs jamais créé.
Car oui, si la maison Musique était en feu, et qu'il ne devait y avoir qu'un seul survivant, cela serait Meddle. Néologisme provenant d'une contraction probable entre "middle" (milieu en anglais) et medley (fusion de plusieurs chansons pour créer un tout), c'est l'album de transition par excellence pour le groupe. Entre les années psychédéliques de Barrett, le détachement avec Atom Heart Mother (sortit un an plus tôt -en 70 donc) et les années progressives style Wish You Were Here ou l'éminent et pas moins excellent Dark Side Of The Moon, Meddle montre un Floyd arrivé à maturité.
A maturité dans sa musicalité et sa complexité (One Of These Days), mais aussi dans sa conception. L'album est enregistré sur plusieurs sessions entre janvier et août (Echoes est par exemple le résultat de plusieurs démos mise bout à bout), on y trouve beaucoup d'effets sonores (vent, sonar, etc.) très recherchés qui feront la marque de fabrique du groupe. Autre particularité de cet album également, c'est David Gilmour qui chante sur la plupart des titres (avec Rick Wright aux choeurs) et non Roger Waters (qui compose cependant l'intégralité des paroles).
Pour faire simple, cet album est le meilleur de tous.
Ouvert par One Of These Days, morceau qui nous porte dans le vent puis nous alligne deux lignes de basse jouées en même temps dans un simulateur de chambre d'écho qui passent tantôt à droite et à gauche de l'écoute, Meddle s'annonce énorme. Morceau assez chaotique, exclusivement instrumental jusqu'au "One of these days, I'm going to cut you in little pieces" laché à basse vitesse par Nick Mason ("un de ces jours je te couperai en petits morceaux" adressé à un DJ de la BBC que Roger Waters haissait particulièrement). Le morceau se révèle très rock et très jouissif.
A Pillow Of Winds succède alors, une ballade calme, mielleuse et poétique un peu dans l'esprit de Fat Old Sun (d'Atom Heart Mother). Vient Fearless, qui pour mal faire serait un peu le bas qui blesse de l'album (oui je sais, la rime était voulue) bien que cette chanson soit une des plus appréciés des fans pour sa fin "psychédélique". En effet, si la chanson en elle même reste relativement calme et presque planante, elle est entrecoupée et se termine sur l'hymne du club de football de Liverpool (Waters était féru de football) qui contraste avec le reste de l'album. San Tropez suit alors, étonnante chanson composée et chantée par Waters qui montre un Floyd très jazzy avec des solos de piano et de slide guitare et très convaincant en la matière. Seamus conclut la première face du vinyl avec un blues très simple (deux guitares et un piano) mais qui est agrémenté par le chant de Gilmour ainsi que de Seamus (chienne de Steve Marriot, leader des Small Faces et d'Humble Pie que Gilmour avait à prêter de temps à autre) qui jappe tout le long du morceau.
Et enfin.. Last but definetely not least: Echoes. Fruit de 24 démos et d'un si joué par hasard par Wright sur son piano et dont la suggestion de la jouer dans une cabine Leslie par Waters, Echoes c'est sans aucun doute le plus grand morceau jamais créé. La raison évidente de l'achat de cet album, la beauté mêlée à la puissance, la virtuosité fusionnée avec la musique pour ne faire plus qu'un. Echoes c'est en quelques sortes le sommet. Sommet tellement haut, tellement inégalable et brillant de génie qu'il est impossible d'en décrire ne serait-ce que les premières secondes. Car dès que le premier son apparait (le son du sonar), l'auditeur est plongé dans un monde onirique et extraordinaire. Au son du chant des albatros passant au dessus de nos têtes, David Gilmour et sa voix fragile vous emporte au bon grè de l'instrumentation sublime du morceau. Planant, reposant, magnifique. Le titre est construit sur la base d'une improvisation jazz (pose du thème - improvisation - retour du thème) et laisse place sur la fin à un passage instrumental mêlant le cri des albatros et des bruits d'animaux marins avant de retrouver son thème principal et se terminer dans un bruit de décolage grandiose.
Le résultat est simple: parfait; ce morceau coupé du temps et de l'espace ne vieillira jamais. Alors, que dire de plus? Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, bon dieu de merde, achetez-le, malgré son prix très élevé (bien qu'au vu de sa qualité et de sa production, cela peut être justifié) inhérent aux disques de Pink Floyd et pour ceux qui le connaissent déjà, réécouter le encore et encore jusqu'à l'user..
Ce disque représente le Floyd uni contre vents et marées, la musique à son paroxysme. La crème de la crème.
Verdict: 10/10


1. One Of These Days (5.59)
2. A Pillow Of Winds (5.11)
3. Fearless (6.09)
4. San Tropez (3.44)
5. Seamus (2.17)
6. Echoes (23.32)
Durée totale: 47 minutes
Line-up:
Roger Waters (Basse et chant)
David Gilmour (Guitare et chant)
Rick Wright (Claviers)
Nick Mason (Batterie)
Genre: Rock progressif
Label: EMI
Date de sortie: 30 Octobre 1971
Prix: entre 10 et plus de 20€
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