vendredi 10 juillet 2009

Led Zeppelin ~ IV

Si nous continuons dans notre série des grands monuments musicaux, un jour ou l'autre, nous tomberons forcément sur cet album. Et là encore, un peu à la manière d'Atom Heart Mother une année plus tôt, la bande à Page sort son ultime coup de maître.
Vivement critiqué par la presse spécialisé lors de son précédent album (Led Zeppelin III en 70 qui était plus acoustique que les précédents) et décrit comme une battage publicitaire ou un coup monté plus qu'un véritable groupe ayant du potentiel (et Dieu sait qu'il en avait), Page imagine alors la pièce maîtresse de sa discographie. Près de 38 ans plus tard, c'est autour de 37 millions de disques qui sont vendus, des multiples récompenses et le salut presque unanime de la presse et du rock n' roll. En effet, Led Zeppelin est rentré dans la légende grâce à ce disque.
Led Zeppelin IV est un album très spécial, évolution matûre des trois précédents, il distille habilement blues, rock et folk. L'une de ses particularités est qu'il n'a pas de nom par exemple. Ni nom, ni indication sur le groupe, sur le label ou la tracklist. Appelé couramment Led Zeppelin IV, le quatrième album, Zoso, ou les quatres symbôles, le groupe n'a néanmoins jamais attribué officiellement de nom à cet album. Sur la tranche du vinyl seulement, l'on pouvait aperçevoir quatres symbôles (visible ci-dessus) représentant chacun des membres du groupe (le premier étant celui de Page, le second celui de Jones, le troisième celui de Bonzo et le dernier de Plant). Tous ont une signification bien précise mais celui qui fît couler le plus d'encre est le premier. Bien que sa signification exacte ne soit toujours pas élucidée, il semblerait que ce symbôle aît une origine runique et astrologique et soit issu d'un grimoire ancien sur l'alchimie (dont Page est grand amateur).
L'album sans nom possède une pochette assez particulière (je tairai celle du disque tout bonnement honteuse -celle de la jaquette arrière) qui est une photo d'un tableau acquis par Plant chez un antiquaire qu'il a fixé sur une maison en démolition (d'où le papier peint en mauvais état) dans la ville Dudley en Angleterre. Choix étrange de la part du groupe pour un album d'une telle qualité mais qui renforce son indiscutable talent.
Au rendez-vous, 8 pistes, ni moins ni plus, rien à ajouter, rien à enlever mais surtout LA piste autour de laquelle l'album doit son succès. Elue maintes fois meilleur chanson ou meilleur de solo de guitare de l'histoire de la musique par tel ou tel magazine, considérée par beaucoup comme la quintessence même de la musique, la crème du dirigeable de plomb, on ne peut en aucun cas le nier: Stairway To Heaven est CULTE. A ranger dans le tiroir des chansons de légende, malgré sa durée de huit minutes c'est une des chansons les plus diffusées sur les radios du monde entier. Avec son intro à la flûte à bec (jouée par John Paul Jones et remplacé par des claviers en live) et son arpège qui ressemble à s'y méprendre à Spirit du groupe Taurus (Led Zepp ayant tourné avec eux en 69, Page aurait pû l'entendre et s'en inspirer deux années plus tard bien que celui-ci le nie et soutient de l'avoir trouvé par lui-même), son solo plus que mythique et sa fin murmurée, de A à Z, cette chanson est culte.
Mais n'enlevons pas à cet album tout son mérite. Bien que la présence de Stairway To Heaven y soit pour beaucoup, il n'y a que ça d'exceptionnel sur cet album. On peut retrouver la ballade douce et onirique de Going To California, l'énorme Four Sticks (où Bonzo joue de la batterie avec baguettes -d'où le titre), le survolté et bien nommé Rock n' Roll, le génial Black Dog (une des rares compositions de Jones) et il y a toutes les autres sur lesquelles on pourrait en faire l'éloge pendant des pages et des pages tant l'album fait preuve d'une richesse presque infinie.
On pourrait noter également le seul duo que Robert Plant ait fait avec le dirigeable sur The Battle Of Evermore avec la chanteuse Sandy Denny (d'ailleurs un symbôle lui est attribué à l'intérieur de la pochette) et également la participation du Ian Stewart (qui rôde les claviers des Rolling Stones) sur le piano de Rock n' Roll. L'album est d'ailleurs enregistré en grande partie avec le studio mobile des Stones ce qui évita au groupe de se retrouver enfermé en studio (en effet ils enregistrèrent l'album dans une demeure dans le East Hampshire sur conseil du groupe Fleetwood Mac -leur studio habituel étant réservé par le groupe Jethro Tull pour l'enregistrement d'Aqualung).
On pourrait également parler des petits ennuis qu'a eu Jimmy Page avec quelques associations catholiques et conservatrices de parents américains, dont les enfants écoutaient Led Zeppelin IV, qui étaient persuadés que Stairway To Heaven renfermait une incantation secrète pour invoquer le diable si on l'écoutait en la rembobinant (Page ayant une passion pour les sciences occultes et pour Aleister Crowley, il fût d'autant plus soupçonné). Cependant, après vérifications, aucune trace de mauvais sort ne fût découverte.
Il est clair que sur cet album règne une alchimie parfaite et complémentaire entre les membres du groupe. Album qui révèle un Led Zeppelin très éclectique mariant le -hard?- rock de Led Zeppelin II et les airs plus folks du III. Synthèse parfaite, distillation, en découle un album qui trône dans les hautes sphères du Rock n' Roll et surtout une chanson vraiment.. énorme.
Disque à posséder de toute urgence car chef d'oeuvre de A à Z tout simplement.
Verdict: 9,5/10
  1. Black Dog (4.54)
  2. Rock n' Roll (3.40)
  3. The Battle Of Evermore (5.51)
  4. Stairway To Heaven (8.00)
  5. Misty Mountain Hop (4.38)
  6. Four Sticks (4.44)
  7. Going To California (3.31)
  8. When The Leevee Breaks (7.07)
    Durée totale: 43 minutes

    Line-up:
    Robert Plant (Chant)
    Jimmy Page (Guitare)
    John Paul Jones (Basse et claviers)
    John "Bonzo" Bonham (Batterie)
    Genre: Rock
    Label: Atlantic
    Date de sortie: 8 Novembre 1971
    Prix: entre 7 et 11€
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    Lien pour écouter l'album sur Jiwa.fr
    Lien pour regarder Stairway To Heaven en Live sur Youtube.fr
    Lien sur la signification probable du symbole Zoso (en anglais)

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