vendredi 17 juillet 2009

Bob Dylan - Highway 61 Revisited

Sixième album du jeune phénomène Dylan, sorti en 1965, Highway 61 Revisited contient pour l'heure deux chansons MO-NU-MEN-TALES et quelques titres qui resteront gravés encore loooongtemps dans les pages d'une bible rock n' roll.. Au premier abord, on trouve là un disque presque banal, mais à y regarder de plus près, quelle mine d'or mes amis! Il aura fallu attendre 1965 pour voir être écrite la "meilleure" chanson de tous les temps (selon Rolling Stone Magazine -source très contestable je vous le concède) à savoir Like A Rolling Stone.
Mais c'est aussi un album de rupture complète (bien que commencée avec l'album précédent Bringing It All Back Home de mars 65 -et oui on n'chaumait pas 3 ans avant de sortir un album en ce temps là!- qui contenait déjà une partie de ses titres "électriques") avec la folk traditionnelle dans laquelle on avait aimé et découvert Bob Dylan (ou Robert Allen Zimmerman pour les intimes). On crit à la trahison, le pleutre, le veule! Il nous délaisse pour rejoindre les quelques timbrés et saltimbanques que sont Elvis ou Little Richard.
Eh bien non! Calmez-vous messieurs et dames, Dylan n'est pas tombé dans le côté obscur de la musique, il fait juste ce qu'il pense être le mieux, et il faut dire ce qui est: ça lui réussit plutôt très bien.
C'est d'ailleurs dès la pochette en ligne de mire que le pouvoir d'attraction de cet album commence. La pochette, d'une sobriété presque déconcertante, où pose le petit Dylan qui nous lance ce petit regard provocateur l'air de dire: "mon album va te retourner intégralement" n'est peut être pas la meilleure (moi j'la trouve très belle pourtant, je trouve que Dylan a une classe incomensurable). Alors soit, laissons lui le crédit d'être culoté et voyons ce que cet album contient réellement.
Et là, c'est le drame.. Première piste, premier des deux monuments. Like A Rolling Stone ouvre le bal, sorte d'hymne à la liberté si il en est, hit plutôt ambitieux de part sa durée assez conséquante (plus de 6 minutes -il faut rappeler que les hits ne dépassaient à l'époque [et encore aujourd'hui d'ailleurs] les 3 minutes 30) révolutionne les grandes ondes américaines avec une approche complétement nouvelle d'un rock encore teinté de folk mêlant des instruments classiques (guitares, batterie, piano) mais aussi un orgue (tenue par une petite célibrité dont je parlerai ci-dessous) et l'harmonica bien connu du Bobby.
On survole ensuite le reste de l'album pour découvrir le blues rapide et tumultueux de Tombstone Blues, un blues plus lent et traditionnel comme It Takes A Lot To A Laugh, It Takes A Train To Cry ou le rock de From A Buick 6 et enfin arriver au second gros monument de l'album. La Ballad Of A Thin Man en fera vibrer plus d'un. Chanson tout bonnement magnifique, coup de génie, de maître. Queen Jane Approximately n'est pas vraiment extraordinaire, tandis que Highway 61 Revisited (titre éponyme, qui est une autoroute traversant les Etats-Unis du Nord au Sud en passant par sa ville natale) propose un blues assez entraînant et acidulé et que Just Like A Tom Thumb's Blues décide de laisser l'honneur de fermer l'album au long et dernier voyage en quatres accords: Desolation Row. Titre d'une rare longueur, démontrant tous les talents d'auteur de Dylan. A écouter dans le noir, en fermant les yeux. Tout est fini.
L'album fût enregistré en deux sessions dont il ne subsiste de la première qu'une piste: la meilleur (hasard?) enregistrée lors de sa première session avec le producteur Tom Wilson (qui sera éclipsé pour la suite de l'enregistrement) et de la seconde tout le reste, ré-enregistrée avec le producteur Bob Johnson.
Parmi la pléiade de musiciens présents pour l'enregistrement, il y a cependant deux noms qui attirent mon attention: Al Kooper et Mike Bloomfield. Le premier est le plus connu des deux, si je vous dis qu'il est le producteur des premiers albums de l'excellent groupe de rock sudiste Lynyrd Skynyrd et que ce monsieur a entre autre joué avec tous les grands de ce monde (B.B. King, Hendrix, Cream, les Rolling Stones, etc.) et qu'il avait rejoint Dylan sur cet album dans le but de jouer de la guitare mais a découvert trop tard que c'est un plus gros poisson qui la détennait. Il a alors prétendu savoir jouer de l'orgue Hammond (ce qui était faux) et après sa prestation sur Like A Rolling Stone, on lui offrit une place pour rester sur les autres chansons (la chance des débutants me direz-vous). Le second, Mike Bloomfield, est beaucoup moins connu du grand public, mort en 81, et pourtant très bon très bon guitariste de blues, resté dans l'ombre d'albums comme celui-ci ou dans ses collaborations multiples. Il a pourtant joué sur les Super Sessions (avec son nouveau copain Al Kooper rencontré sur Highway 61 Revisted) et pour l'occasion remplacé sur la seconde partie de l'album par le grand, le beau, le magnificient Stephen Stills (dont je reparlerai également dans des articles futurs). A noter également des albums dans les lives au Fillmore West et Fillmore East (toujours en compagnie de Al Kooper) où ils reprennent des standards du blues et improvisent avec brio.
Alors qu'est-ce qu'on retient de cet album? J'ose dire que sans ses deux monuments, il aurait été oublié. Car le reste, musicalement, n'est clairement pas de la même veine (pourtant issus d'une -presque- même récolte). On n'peut que se prosterner bien bas devant Like A Rolling Stone et verser sa petite larme sur un Ballad Of A Thin Man. Dieu que c'est bon.
Verdict: 7,5/10


  1. Like A Rolling Stone (6.13)
  2. Tombstone Blues (5.58)
  3. It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry (4.09)
  4. From A Buick 6 (3.19)
  5. Ballad Of A Thin Man (5.59)
  6. Queen Jane Approximately (5.31)
  7. Highway 61 Revisited (3.30)
  8. Just Like Tom Thumb's Blues (5.52)
  9. Desolation Row (11.20)
    Durée totale: 49 minutesLine-up:
    Bob Dylan (Chant, harmonica, guitare, piano)
    Mike Bloomfield (Guitare)
    Al Kooper (Orgue, piano)
    Paul Griffin (Orgue, piano)
    Bobby Gregg (Batterie)
    Harvey Goldstein (Basse)
    Charlie McCoy (Guitare)
    Frank Owens (Piano)
    Russ Savakus (Basse)
    Genre: Folk - Rock
    Date de sortie: 30 Août 1965
    Label: Columbia
    Prix: entre 7 et 11€
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    Lien pour écouter l'album sur Deezer.fr

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