Après s'être séparé du Velvet Underground pour cause de conflit avec le manager du groupe, Lou Reed entame donc sa propre carrière solo et son second opus qui devait faire suite au premier éponyme (auquel des membres du groupe de rock progressif Yes avait participé mais qui n'était pas très concluant malgrè quelques bons titres) et rentre en studio une seconde fois mais non plus produit par Richard Robinson mais par des adorateurs et fans tout particuliers de Lou: la star glam-rock David Bowie et son guitariste issue des Spiders From Mars, Mick Ronson. C'est donc avec une tripotée de nouvelles chansons et de nouveaux hurlubelus musiciens que Lou rentre une fois de plus en studio pour conclure l'album le plus abouti de sa carrière (avec Berlin). L'album est enregistré dans un petit studio londonnien sur invitation des deux producteurs lors de l'été 1972 et sortira avant la fin de cette même année.Il connut à l'inverse de l'album précédent beaucoup plus de succès notamment grâce aux nombreux singles qui en sont issus.
L'album traite de plusieurs thèmes comme la déchéance et l'addiction aux drogues qu'il a pu observer dans le petit monde la Factory (repère new yorkais d'un certain Andy Warhol), des homosexuels (comme dans Walk On The Wild Side) ou plus généralement de la vie à New York.Cet album contient donc une masse assez exceptionnelle de titre d'une rare qualité. On peut compter cinq singles qui en sont issus mais quelques autres bons titres. A la louche, la moitié de cet album est exceptionnel. Elle contient ses titres les plus connus (mais aussi ses meilleurs si j'ose) comme le paisible et l'ombrageux Walk On The Wild Side (son hit international à lui), la ballade tranquille et sublime Perfect Day accompagnée de son petit piano et des arrangements de cordes (merci monsieur Ronson), un Vicious au rythme bien nommé (qui est une chanson proposée par Monsieur Warhol himself) et les plus enjoués Andy's Chest, Hangin' 'Round ou Satellite Of Love (et son très mignon petit solo à la flûte à bec).
Le seul problème de ce disque c'est donc que la face 1 (comprenant les 5 premiers titres) pèse plus lourd que la seconde. Pas qu'elle soit mauvaise, attention. Elle n'est pas réellement de la même récolte que la première (l'on trouve d'ailleurs une explication rationnelle à celà puisque plus de la moitié du disque a été composé lors du Velvet Underground).
A noter que la réédition compact disque que vous trouverez dans le commerce (normalement) comprend deux titres en version accoustique à savoir Hangin' 'Round et Perfect Day qui sont bonnes mais pas vraiment indispensables.
Album donc fort bon, contenant quelques uns des meilleurs titres du bonhomme, indispensable pour toute discothèque idéale, et qui mérite un bon coup d'oreille. Une seule consigne: savourez lentement les orchestrations raffinées et laissez vous porter par le chant/parler de Lou Reed.Mi-artiste mi-prince de la nuit, Lou restera dans l'ombre de quelques paroliers de légende comme Dylan ou Lennon, mais marquera à jamais l'histoire du rock ne serait-ce que pour sa participation au Velvet Underground ou quelques titres d'anthologie..
Verdict: 7,5/10
1. Vicious (2.58)
2. Andy's Chest (3.20)
3. Perfect Day (3.46)
4. Hangin' 'Round (3.35)
5. Walk On The Wild Side (4.15)
6. Make Up (3.00)
7. Satellite Of Love (3.42)
8. Wagon Wheel (3.19)
9. New York Telephone Conversation (1.33)
10. I'm So Free (3.09)
11. Goodnight Ladies (4.31)
Durée totale: 37 minutes
Line-up:Lou Reed (Guitare, claviers, chant)
Herbie Flowers (Basse, tuba, contrebasse)
Mick Ronson (Guitare, piano, flûte, chœurs)
John Halzey (Batterie)
Ronnie Ross (Saxophone)
David Bowie (Choeurs)
Genre: Rock
Label: RCA
Date de sortie: 8 Décembre 1972
Prix: moins de 10€
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Mr. Blue Sky est aujourd'hui, en France, une chanson très connue de part sa programmation dans chacune des pubs d'un opérateur téléphonique (à savoir SFR) sévissant et passant quelques dizaines de fois par jour sur tous les grandes chaînes de télévision française. C'est depuis donc, que l'on nous ressert -honteusement- un court extrait d'une sorte de monument musical avant-gardiste sur tous les spots de chaque nouveau prétexte sfrien pour se faire un peu plus de monnaie (get awaaaay).
Malgré donc ses cinq minutes, il était prévisible de retrouver ce retour du ciel bleu après un jour pluvieux comme un single. Chanson vive et joyeuse, on retrouve une instrumentation variée propre à l'Electric Light Orchestra (groupe très avant-gardiste pour l'époque mais qui souffrerait aujourd'hui d'un brin de kitsch sur certains passages) notamment grâce à des ensembles de cordes, des claviers, des "cloches", des choeurs et les instruments de bases (guitare, basse, batterie).
Mr. Blue Sky
On ne compte plus les brouettes de disques posthumes sortis utilisant le nom Jimi Hendrix. Certes, il manquait quelques lives redorant un peu le Band Of Gypsys (seul live publié de son vivant) mais de là à en voir encore aujourd'hui, presque 40 ans après sa mort, nous ressortir en exclusivité. On ne vous cache pas qu'il y a là dessous plus d'argent qu'une réelle passion envers son oeuvre (et c'est bien là le problème) mais comme pour tout ce qui peut engendrer de l'argent, le nom de Jimi Hendrix est aujourd'hui restitué à sa famille qui pour le coup profite bien de son ancêtre en sortant des dizaines de disques sous son nom. Mais tout n'est pas mauvais dans cette histoire, et je ne pars pas en guerre contre les gens qui aiment l'argent, ces sorties permettent d'avoir pas mal de choix en matière de live dans les bacs du sir Hendrix comme par exemple celui que je vous chronique aujourd'hui: le Live At The Monterey Pop Festival '67.
Au tout début du Summer Of Love (la conquête des Etats-Unis par le mouvement hippie) se trouva un festival dans la petite ville de Monterey en Californie regroupant une affiche plutôt énorme (comme la plupart des festivals de l'époque) avec des Byrds, Jefferson Airplane et Who pour ne citer qu'eux. Ce fût le premier concert de Jimi en Amérique après qu'il fût parti faire carrière au Royaume-Uni et j'ai un tas d'annecdote dessus. La première est que Jimi et Pete Townsend (guitariste des Who) voulaient tout deux ouvrir le festival, c'est un des organisateurs qui tira à pile ou face. Hendrix, fou de rage cria que si il devait passer après les Who il mettrait le feu et c'est Pete qui remporta l'ouverture du festival.
Je ne vais pas me vanter de connaître mon sujet ni vous compter tout son parcours, mais je suis particulièrement fan de l'attitude et du personnage de Hendrix. Ce mec qui a complétement révolutionné le monde de la guitare électrique par une approche complétement sauvage de l'instrument et qui a repoussé les amplificateurs dans leurs derniers retranchements avec le larssen. Grand amateur de blues, le réinvantant par la même occasion, personne à l'époque (à part la presse qui trouve toujours quelque chose à dire), ni même Eric Clapton, qui était devenu "God" un peu avant, est fan d'Hendrix depuis sa première montée sur scène en Angleterre, ne trouvait quelque chose à lui redire.
En fait, ce live est une claque monumentale pour celui qui le regarde. On le voit jouer de la guitare comme personne, avec une pêche et un feeling d'enfer, dans tous les sens: il joue de la guitare avec les dents, dans le dos, la fait passer sous ses jambes puis lui met le feu avant de l'exploser sur la dernière chanson. Tout ces moments cultes, ça fait que des bonnes raisons de posséder ce live.
Aujourd'hui, article un peu spécial, puisqu'il n'est pas consacré à un disque mais un magazine. Et quel magazine? Une tripotée de hors série du bimenstriel Crossroads (ou Xroads) sur la crème des albums sorti entre 1960 et aujourd'hui. Bien qu'à l'heure où j'écris il n'y en ai que deux (le second venant tout juste de sortir ces jours-ci) qui couvrent les périodes 60-68 et 69-72, ils regroupent tout deux non pas 200 mais 208 chroniques d'albums exceptionnels. Le pari était osé, le tri compliqué, mais chapeau bas pour cet effort à toute l'équipe du magazine.





Ce visage ne vous dit sans doute rien et le titre de l'album d'aujourd'hui pas davantages.. Et pourtant, vous connaissez sans aucun doute l'air principal de celui-ci. Il est de ces chefs d'oeuvre, oubliés par le temps dont quelques traces subsistent encore ça et là et notamment grâce à la "magie du cinéma". Car si vous connaissez le thème introductif de cet album, c'est grâce à un film qui fît trembler la planète entière. Mais je ne vais pas dévoiler son nom dans l'intro, cela serait conclure la chronique trop rapidement. Alors me voilà lancer dans une chronique qui prend des allures de devinette musicale à la difficulté redondante, mais, pauvre de vous, j'aime le challenge.
Album de seulement deux malheureuses pistes! Alors, on s'interpelle quand on voit ça en magasin.. Deux pistes, prix élevé.. Tromperie? Eh bien non, que nenni! Je ne vais pas défendre son prix -excessif- mais ces deux pistes sont plus longues à elles seules que nombres d'albums.
Mais l'album est crédité à un seul nom, cela veut-il dire que l'on le doit à une seule et même personne? Eh bien oui, effectivement. Mais accrochez-vous pour ce que vous allez lire ci-contre. Les prémices de l'album (et la majeure partie de sa composition en réalité) ont été composées par Mike lorsqu'il avait 17 ans puis enregistrées sur un magnétophone 8 pistes. La maquette enregistrée, Mike fît le tour des maisons de disques qui -bien entendu- n'acceptèrent pas de publier une oeuvre en deux parties sans paroles de plus de 40 minutes.
Eh bien, si vous devez écouter un album aujourd'hui même, laissez tomber ce que vous avez sur le feu et découvrez celui-ci. Si il connût nombre de suites, ce premier essai fût le meilleur sans aucune hésitation possible. Si l'envie vous prend de l'acheter, préférez une version antérieure à sa réédition de 2009 complétée par 2 titres sans grand intérêt et gâchant la magie de cet album de -seulement- deux pistes.
Line-up
C'est d'ailleurs dès la pochette en ligne de mire que le pouvoir d'attraction de cet album commence. La pochette, d'une sobriété presque déconcertante, où pose le petit Dylan qui nous lance ce petit regard provocateur l'air de dire: "mon album va te retourner intégralement" n'est peut être pas la meilleure (moi j'la trouve très belle pourtant, je trouve que Dylan a une classe incomensurable). Alors soit, laissons lui le crédit d'être culoté et voyons ce que cet album contient réellement.
L'album fût enregistré en deux sessions dont il ne subsiste de la première qu'une piste: la meilleur (hasard?) enregistrée lors de sa première session avec le producteur Tom Wilson (qui sera éclipsé pour la suite de l'enregistrement) et de la seconde tout le reste, ré-enregistrée avec le producteur Bob Johnson.
Alors qu'est-ce qu'on retient de cet album? J'ose dire que sans ses deux monuments, il aurait été oublié. Car le reste, musicalement, n'est clairement pas de la même veine (pourtant issus d'une -presque- même récolte). On n'peut que se prosterner bien bas devant Like A Rolling Stone et verser sa petite larme sur un Ballad Of A Thin Man. Dieu que c'est bon.





Si nous continuons dans notre série des grands monuments musicaux, un jour ou l'autre, nous tomberons forcément sur cet album. Et là encore, un peu à la manière d'
L'album sans nom possède une pochette assez particulière (je tairai celle du disque tout bonnement honteuse -celle de la jaquette arrière) qui est une photo d'un tableau acquis par
On pourrait noter également le seul duo que
Il est clair que sur cet album règne une alchimie parfaite et complémentaire entre les membres du groupe. Album qui révèle un 
Sorti vers la fin de l'année 70, Atom Heart Mother rompt complétement avec le Floyd Barrettien (celui qu'on a pu écouter sur des The Piper At The Gates Of Down ou A Saucerful Of Secrets) et inscrit véritablement le groupe dans sa période la plus connue et la plus prolifique (sous la houlette de Roger Waters) mais aussi ma préféré. Atom Heart Mother suit donc d'une année l'expérimental Ummagumma (double compact, l'un comprenant un titre par musicien où celui-ci crée comme bon lui semble ce qu'il veut [je reconnais que l'ensemble est un peu lourd parfois], et l'autre étant un live du Floyd sans Barrett reprennant des chansons des deux premiers albums [excellent live]) et en obtient une place difficile dans la carrière du Floyd. En réalité, tout était mis en place pour que cet album soit un désastre -du moins c'est comme ça que je le vois- le cadre spatio-temporel est difficile tant dans les différents courants (début de la fin du mouvement hippie, naissance du Hard Rock) que de la place du disque dans la discographie du groupe (déception du grand public vis-à-vis du précédent opus), les chroniques qui qualifient l'album comme une vaste fumisterie, la pochette et le nom (certes c'est le choix du groupe mais ça ne les aide pas) et surtout son contenu.
Autant vous l'annoncer d'entrée de jeu, cet album est avec Meddle et Dark Side Of The Moon -et dans un second temps Wish You Were Here- mon préféré du Floyd (toutes périodes confondues).
Tirant son nom du gros titre d'un journal (le Evening Standard du 16 juillet 70 précisément) que le groupe avait trouvé amusant (article racontant qu'une mère avait acquis un stimulateur cardiaque atomique), et en dépit de sa pochette assez provocatrice malgré elle, l'album fût perçu comme une mauvaise blague par la presse, à l'époque -et peut être même encore aujourd'hui- la fusion entre rock et orchestre paraissait inimaginable tant les deux sonorités étaient différentes, mais on cria également au canulard en entendant Alan prendre son petit déjeuner entre deux instrumentaux. Mauvaise blague condamnée également par la présence d'une petite originalité sur le protège-vinyl (pour l'édition disque, un feuillet plastifié est glissé avec le livret) présentant deux recettes de cuisine amusantes (ou de mauvais goût) dont je vous laisse la surprise. Le livret de la version disque est également fourni en belles photos comme chaque livret du Floyd.
Atom Heart Mother, dans sa globalité, reste un coup de maître largement maitrisé, une oeuvre avant-gardiste surprenante (encore aujourd'hui) qui ne connût ni suite ni réplique. Et si cet album représente ce qui se fait de mieux dans le genre, je lui reconnais volontiers UN point faible (tout comme pour Meddle), celui de la dernière piste ici (et de l'hymne chantée à la fin de Fearless sur Meddle), qui je trouve, ne correspond pas vraiment avec ce que l'album offre (une ambiance "sérieuse", une musique de choix et d'une qualité mes amis!..). C'est pour cela que la note maximale ne peut lui être décernée, mais il se retrouve au coude à coude avec l'étonnant Meddle et Dark Side Of The Moon le magnifique pour la palme du meilleur album.
Line-up
Royaume Uni, fin de l'année 1967, le top 3 des charts anglaises est clair: 1# Sergent Pepper's Lonely Heart Club Band (The Beatles) 2# Are You Experienced? (The Jimi Hendrix Experience) 3# Their Satanic Majesties Request (The Rolling Stones). Loin d'être un échec dirons-nous, fin 67, cet album figure dans le top 3 des ventes de l'année 67 (souvenez vous de Disraeli Gears de Cream ou du Piper At The Gates Of Dawn du floyd Barrettien) et pourtant, le management des Stones s'inquiète des mauvaises critiques reçues par l'album. Et pour cause les ventes chutent peu à peu et cet album finit par devenir un échec cuisant pour le groupe. Qualifié de pâle et obscure copie du Sergent Pepper's et sa fanfare des coeurs solitaires, décrié par les fans du groupe qui l'avait découvert bien avant sur des Aftermath ou Beetween The Buttons les années précédentes, trouvent des pierres qui roulent sur la nouvelle vague hippie et s'essayant au psychédélisme qui est d'usage pour l'époque. Et quelle déception d'avoir délaissé le bon vieux blues qui faisait leur succès (qu'ils retrouveront 2 ans plus tard cependant), car résultat de substances illicites, cet album est plutôt dur à suivre à cause d'un fort taux d'expériences sonores portant plus ou moins leur fruit. Pourtant presque annoncée par des Paint It Black aux airs orientaux ou des Lady Jane d'Aftermath, la foudre frappe, l'influence de Brian Jones grandit au sein du groupe et en sort cet album très controversé.
La première chose qui frappe sur cet album, c'est sa couverture. Tout dépend de la version certes mais elle est visuellement très belle (dans le même esprit que celle du Sergent Peppers en plus inspiré je trouve), le vinyl bénéficie d'une pochette tout simplement magnifique car la photo centrale est un hollogramme (une image qui bouge selon notre position et son inclinaison -visible ci-dessous) qui donne une véritable troisième dimension à l'album et une véritable profondeur. La principale différence qui sépare les deux oeuvres sorties en même temps pratiquement sont la conception. Alors que la fanfare du Sergent Poivre crée une pop révolutionnaire qui capte parfaitement l'air de son temps, les Stones explorent les possibilités musicales offertes par le psychédélisme et iront jusqu'au bout du voyage.
Alors à qui la faute messieurs les fans? On me souffle un certain Brian Jones. Il est vrai que le personnage y est pour beaucoup dans cette escapade expérimentale (d'ailleurs on peut retrouver
Line-up:
