C'était un devoir. Il fallait écrire cet article car à dire vrai, peu de personnes connaissent dEUS (prononcer "des-housses") excepté de nom. On sait d'eux qu'ils ont sorti quelques albums ayant fait quelques vagues dans la presse spécialisé il y a peu mais on ne sait que trop rarement que l'un de leurs albums est une sorte de gigantesque monument inébranlable par sa qualité. The Ideal Crash est en quelques sortes l'album qui entame un virage (controversé) à la dEUS passant d'un rock bizarroïde qui avait trouvé public à une pop plus calculée et grand public. The Ideal Crash représente la facette accessible de ce rock bizarroïde et alianant. Sorti tout droit de débuts plus ou moins expérimentaux (le premier essai Worst Case Scenario en 1994 et son succèsseur In A Bar, Under The Sea de 1996), l'album, enregistré en Espagne (je rappelle que le groupe est originaire de notre belle voisine Belgique), sèche les larmes du départ de Stef Kamil Carlens (qui était bassiste) et acceuille un petit nouveau en la personne de Danny Mommens mais surtout, ouvre les portes à la gloire et la reconnaissance -enfin!- (et notamment dans notre vieille France)à cette petite formation anversoise.La question qui se pose à nous maintenant est de savoir pourquoi je vous parle de ce millésime 1999. Mais tout simplement parce que cet album brille de mille feux vous répondrai-je; il brille de génie, d'airs nouveaux et d'une nouvelle façon de concevoir: en bref, une bouffée d'air frais qui manquait à notre bon vieux rock déperri. Sur ce monument, il y aurait certes quelques pierres à retirer -ce que je fais de suite- comme Everybody's Weird (aux accents électro noise), la chanson titre pas formidable (en comparaison avec le reste de l'album of course) et la Dream Sequence #1 qui malgré sa douceur ne clôture pas si bien l'album qu'il aurait fallu le faire. Et si nous commençions par le début, il me parait important de faire remarquer que l'introduction à cette album est particulièrement difficile car Put The Freaks Up Front avec son intro psychédélique et dissonante rebutera pour sûr les premiers auditeurs non-avertis. Et le déluge commence, entre pop calculée, rock expérimental, électrique et à la fois acoustique, il en ressort un album sonore avant tout. Difficile de concevoir cette expression mais la musique de dEUS s'établit par couches sonores; celles-ci se rajoutent les unes aux autres pour donner des sonorités diverses, étranges et intrigantes pour au final donner quelque chose de fascinant. Partant de rien pour arriver à tout, la magnificience, dEUS fait son exposé en presque une heure et 10 chansons toutes plus entêtantes les unes que les autres et en voilà de la créativité pardi! J'évoquerai simplement pour finir la chanson Instant Street, sommet sans nom, que vous vous devez d'écouter avant de trépasser. Inutile d'essayer de trouver les mots pour la qualifier, d'une part d'autres l'ont déjà fait avant moi et d'autre part, les mots ne sont pas assez forts pour exprimer ce que l'on peut ressentir à son écoute. Juste écouter..
Verdict: 9/10
1. Put The Freaks Up Front (5:14)2. Sister Dew (5:35)
3. One Advice, Space (5:46)
4. The Magic Hour (5:23)
5. The Ideal Crash (5:00)
6. Instant Street (6:15)
7. Magdalena (4:58)
8. Everybody's Weird (4:52)
9. Let's See Who Goes Down First (6:24)
10. Dream Sequence #1 (6:31)
Durée totale: 56 minutes
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Line-up:
Tom Barman (chant et guitare)
Klaas Janzoons (violon)
Danny Mommens (basse)
Craig Ward (guitare)
Genre: Rock Alternatif
Label: Island Records
Date de sortie: 16 Mars 1999
Prix: plus de 10€
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Oyé oyé, jeunes gens de bonnes familles, ce jour, je vous présente et ressort un hit du siècle passé qui aura uni des milliers de couples pour le meilleur et pour le pire ou fît mouillé quelques jeunes fouillasses en manque d'idôles masculines attendrissantes. Hotel California, en titre un peu kitch et passé de mode, il se trouve là. La voix bien comme il faut et efféminée de Don Henley (qui est batteur du groupe également), son instrumentation très simple et ses choeurs désués vus et revus. Mais allons au dessus de tout ça si vous le voulez bien, après un début de discographie très réussi (commencée en 1972), Hotel California s'impose comme l'album le plus vendu du quintet et peut être le plus réussi. C'est peut être grâce à l'arrivée du guitariste soliste Joe Walsh (allez écouter You Can't Argue With A Sick Mind pour vous faire une petite idée sur le bonhomme) que le groupe reprend du poil de la bête et connait son ascencion fulgurante. Nous, guitaristes, nous nous souviendrons à jamais de ce solo dantesque (et pourtant d'une simplicité presque offensante) et de nos quelques larmes versées sur la fin, le coeur lourd, écoutant une des plus belles pages de l'histoire de la musique qu'il nous ait été donné d'écouter..
Beaucoup évoquent le plagiat du groupe sur une chanson de Monsieur Grosse-tête Ian Anderson et son groupe Jethro Tull qui composa 7 ans auparavant (en 1969 donc mes chers lecteurs) une autre chanson digne de ce nom: We Used To Know (sur l'album Stand Up, monumentale elle aussi). Que nenni! Il n'en est rien: tout celà n'est que foutaise. Et si il y eut plagiat un jour, Monsieur Anderson aurait du être fier d'engendrer un fils illégitime plus connu que tous ses albums! Sur quelques arpèges, la construction de la chanson est fort simple, la batterie se relève rudimentaire (Don Henley chante également, ceci explique celà) et suit un long crescendo qui retombe sur le solo de fin cultissime. Attention cependant, Hotel California ne traite pas d'une quelconque histoire d'amour se soldant par une visite d'une chambre d'hôtel bien accompagné mais de l'addiction aux drogues (ouh les vilains garçons!) et d'un centre de désintoxication (nommé -comme par hasard- Hotel California!).
Hotel California
Piste mythique qu'est celle que nous dépoussierons aujourd'hui. Avant-dernière de sa série de neuf retenues pour l'album des Who intitulé Who's Next et sorti en 1971 (sa chronique est en préparation par ailleurs), elle fût écrite par Townshend et sur sa propre personne ("Personne ne sait ce que ça fait d'être le méchant, le triste, derrière les yeux bleus" cf. il avait les yeux bleus) et devait apparaître à l'origine sur l'album Lifehouse (projet d'opéra rock abandonné de Townshend) ce qui explique quelques similitudes avec quelques autres pistes de l'album (My Wife ou encore la dernière des pistes, We Won't Get Fooled Again). Behind Blue Eyes fût l'un des deux singles sortant de ce cinquième album des Who (l'autre étant We Won't Get Fooled Again) participant ainsi à la promotion de l'album.
Débutant simplement sur un arpège à la folk de Townshend, soutenu par la voix puissante de Roger Daltrey, la basse discrète de Entwistle et des harmonies de voix magiques, la chanson se révèle différente et beaucoup plus rock (à la Who soit) dans sa seconde partie qui connaît l'arrivée de la batterie de Keith Moon (formidable dans son art ce jeune homme soit dit en passant) et un court et efficace petit solo de guitare.
Behind Blue Eyes
Bon bon.. Je commence.
Mais venons-en à ce virage formidable, en fait, il ne faut pas y croire dur comme fer et s'attendre à la claque du siècle, cet album n'est pas bon de bout en bout mais reste un formidable bond en avant pour ce petit groupe sans grand devenir qui relance donc à coup de dés sa durée de vie.
Et ça tombe plutôt bien puisque les deux dernières pistes de l'album sont les deux dernières dont il me fallait vous parler. Rescapées d'un jour de mauvaise pêche peut être, ces deux dernières pistes font un peu office d'OSNI (Objet Sonore Non Identifié je le rappelle). Virus Of Life, pour peu que l'on ne comprenne pas l'anglais, s'avère être pas mauvaise du tout (long crescendo un peu à l'instar de tout Slipknot qui s'essoufle avec la piste suivante) et.. MAIS SURTOUT, Keep Away.
Lien vers la biographie française de
Qui ne connait pas ce titre? Cet air super méga connu, celui du Da Funk. Apparu pour la première fois en side B d'un single intitulé Musique, il apparait au grand public sur le premier album du duo français (oui monsieur) des Daft Punk. Nos deux robots superstars en ont fait du chemin depuis ce coup de vent frais qu'était leur premier album Homework. Et si quelques uns regrettent leurs débuts prolifiques, Da Funk représente une valeur en béton armé pour toute la scène électro et house mondiale.
Crée à partir d'un simple riff, ici la simplicité rime avec l'efficacité. La chanson connait plusieurs beats (rythmes) et marquait déjà ce qu'était le son Daft Punk. Certaines hypothèses exploitent le fait que la chanson utiliserait des samples (riffs tirés de vinyls) d'une chanson de Vaughan Mason & Crew et de Barry White.
Da Funk
Je dois l'avouer, moi aussi j'étais sceptique au départ. Je n'aimais pas du tout ce comportement instable. Génial un soir et minable l'autre. Peter (car c'est son véritable prénom) est capable du meilleur comme du pire (un peu à l'image de chacun, la différence est beaucoup plus notable quand on a du talent) et ici, nous avons le meilleur. Avec un artwork signé de sa main très très soigné, le disque se révèle sympathiquement folk et teinté de jazz. Introduit une semaine avant sa sortie par le single Last Of The English Roses (à la consonance assez Gorillaz je dois l'avouer, fait en partie expliqué par la présence à la seconde guitare de Graham Coxon -membre de Blur tout comme Damon Albarn, leader de Gorillaz), chanson assez différente du reste de l'album en vérité (elle contient un beat qu'aucune autre ne possède par exemple), l'album s'en sort relativement bien et est assez varié. On retrouve des chansons folks "basiques" comme I Am The Rain, 1939 Returning ou Arcady, des chansons plus jazzy comme Sweet By & By et son duo piano/fanfare ou Sheepskin Tearaway, une très jolie ballade en duo avec la chanteuse Dot Allison.
Un album agréable donc, salué par la critique, à écouter en soirée histoire de bien décompresser de ses dures journées. Simple et inspiré, et c'est bien là tout ce qu'on lui demandait.
Depuis cet album, ma vision du rock a changé. Ghinzu était apparu au début de la décennie dans notre Belgique frontalière bien aimée et avait alors sorti son deuxième album qui arriva bientôt aux portes de nos disquaires favoris avec une galette plus qu'attrayante (c'est une tendance pour tout ce qui est Made In Belgïe) judicieusement nommé Blow (car oui, ça allait souffler). Non le rock n'était pas à mort à la fin des seventies, et certes l'on vit quelques brides et lueurs de survie ça et là, mais le rock avait trouvé sa succession. On ne comptait plus sur Oasis, Kasabian et toute la clique brit-pop errante mais sur la Belgique. Pourquoi? Deux noms: dEUS et Ghinzu. Et si dEUS réinventait intelligemment à sa façon un rock exceptionnel (dont il ne me tarde de vous en parler), Ghinzu, lui, proposait un rock plus traditionnel, plus neuf et plus efficace.
Si vous écoutiez la radio lors de cet été 2004, vous vous souvenez sûrement de ce single qui révela ce tout jeune groupe belge. Sous ses airs de chien enragé, l'on découvrait l'excellent chanteur John Stargasm, son groupe de fines lames (cf. Ginsu est une marque couteau) et son hit imparable. Avec un riff qui simple qui tient en tête, la chanson n'eût pas beaucoup de peine à se tailler une très bonne place dans les hits-parade (comme on les appelait autrefois) au vu de la maigre résistance du cru "rock" 2004.
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