Aujourd'hui, il me fallait créer une nouvelle catégorie de chronique -qui sera à priori mensuelle- qui aura pour but de déterrer des perles cachées (Dieu seul sait qu'elles sont nombreuses) du temps et des critiques spécialisées (tout est relatif). Tâche relativement corsée puisque pour certaines, les informations seront rares, j'espère que l'aboutissement -ci-contre- vous plaira néanmoins et je pense qu'il est inutile de dire que chacune de ces perles sont à posséder absolument. Sur ce.
Il est de ces groupes que la dure loi du marché écarte d'un revers de bras, et ce fût le cas de celui-ci hélas. Nous sommes en 1969, l'ère flower power bat son plein, Woodstock réunit 400 000 jeunes hippies et marque l'histoire outre Atlantique, Led Zeppelin réveille l'Angleterre à coup de Communication Breakdown avec son blues-rock novateur et survitaminé et plusieurs grandes aventures viennent de se terminer. Explications: fin de l'année précédente, le premier véritable "super groupe" (nom donné à un groupe réunissant des pointures déjà connues de l'univers musical) anglais -également premier véritable power trio- s'est dissout (il s'agit du groupe Cream comprenant Jack Bruce à la basse et au chant, Ginger Baker à la batterie et un jeune freluquet du nom de Eric Clapton à la guitare, ni plus ni moins). Succède également un break dans le groupe Traffic de Steve Winwood qui souhaite réaliser un projet ambitieux avec un vieil ami guitariste et enfin le départ impromptu du violoniste du groupe Family à savoir Rick Grech. Et si je vous parle de tout ce beau monde, ce n'est évidemment pas par hasard. Vous l'avez dans le mille, toute cette joyeuse compagnie va se retrouver et donner naissance à un nouveau super groupe, celui dont il est question aujourd'hui: feu Blind Faith.
Et il est dur de ne pas crier au scandale, à l'injustice au vu du résultat premier -l'album unique du groupe donc- qui était plus que prométeur: génial. Si l'album fût réellement attendu par le grand public et la presse en ce milieu d'année de 1969, à sa sortie la déception fût de taille à qui voulait entendre un quelconque ersatz de Cream ou de Traffic (ce que la majorité attendait en vérité). Car dès juillet (le 17 pour être plus précis, soit un mois avant la sortie de l'album), la joyeuse troupe organisa un concert de promotion gratuit à Hyde Park (parc du coeur londonien) qui acceuilla quelques 100 000 personnes... Rien que ça. La presse s'empressa de rapporter l'événement et également la déception du public qui voulait y voir quelques chansons des anciens groupes de chacun des membres. Dès lors, malgré des tournées dans quelques pays (la Scandinavieet l'Amérique notamment) les réactions restèrent mitigées.
Pour essayer de garder une certaine crédibilité auprès du public, le groupe se vu obligé de jouer quelques titres de Cream ou Traffic mais rien n'y fît, dès la fin de la tournée, ne voulant pas être considéré comme un ersatz des dit-groupes, Blind Faith se sépara.
Fort heureusement, les tirages cd anglais garderont la pochette d'origine (bien qu'un peu plus cher) et une édition deluxe sera également sortie avec la pochette d'origine (en 2006) comprenant des 5 pistes bonus ainsi qu'un second cd de longs jams (minimum 12 minutes et ils sont 4 pour vous donnez une idée).
L'album démarre sur Had To Cry Today dans lequel on retrouve un Clapton en forme question riff culte (qui sonne assez Sunshine Of Your Love) même si le tempo de la chanson reste toujours assez lent. La voix fragile de Winwood nous accompagne jusqu'au premier solo de Clapton (inutile de préciser que c'est une tuerie) puis à travers un second (meilleur que le premier si c'eût été possible). La suite s'organise avec à ma connaissance la première ballade acoustique du Clapton, Can't Find My Way Home, qui est un titre écrit et composé par Winwood, très calme et appaisant (de toutes manières l'album est très calme à la différence d'un Cream). Well.. All Right revient avec un peu plus d'énergie et en fera chanter plus d'un et se voit doté d'un magnifique solo de piano à la fin sonnant très jazzy. Presence Of The Lord deviendra un titre souvent repris par Clapton durant sa carrière solo (puisqu'il en est le compositeur) et fait irrémédiablement penser à une chanson de lui qui paraitra l'année suivante avec Derek & The Dominos: Layla. La chanson est divine. Dans Sea Of Joy l'on remarquera les violons de Rick Grech et l'orgue hammond de Winwood, la chanson est peut être la plus dispensable de l'album mais reste de très bonne facture.
L'album se clôt sur Do What You Like, tempo et batterie très jazzy (ce qui n'est pas dans les habitudes de notre Ginger Baker de Cream mais qui s'en tire plutôt très bien ma foi) sont à l'honneur. Des solos de tous les instruments se succèdent (orgue de Winwood, guitare de Clapton, basse de Grech puis batterie de Baker -Mody Dick serait passé par là??) puis la chanson reprend pour un dernier couplet avant de se terminer en fade multisonore très étrange (les collages sonores et le psychédélisme serait passé par là??) et amusant.
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En espérant ne pas avoir été trop long, je vous dis à dans un -plus ou moins- mois pour une prochaine édition d'un Retour vers L'oublié!
Merci pour cette très belle description de l'album cher amis, il n'y a pas beaucoup de doc en français sur un groupe comme ça, je n'ai que 15ans et mon niveau d'anglais est pas exeptionelle, je te remercie encore une fois ;-)
RépondreSupprimerGroupe oublié? Mouais. Non.
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